Publié le vendredi 10 septembre, le rapport décrit le moment charnière fondamental que vit l’humanité en opposant deux futurs potentiels, celui d’un monde qui s’écroule et tend vers l’effondrement et une crise perpétuelle et celui d’une avancée par laquelle l’humanité se prend en main et œuvre pour un avenir plus vert, plus sûr et durable.
« Le mouvement syndical mondial soutient les propositions formulées par le Secrétaire général des NU dans son rapport pour relever les défis que nous connaissons aujourd’hui et ceux que nous rencontrerons demain si nous n’agissons pas maintenant. Il est particulièrement encourageant de voir que le rapport appelle explicitement à un nouveau contrat social et insiste sur la nécessité impérieuse de développer des systèmes de protection sociale et de promouvoir le travail décent et des socles de protection du travail avec une juste transition. Nous voyons des liens manifestes avec nos propres Revendications pour un nouveau contrat social », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.
À propos du rôle de la protection sociale, M. Guterres exhorte les États à prendre rapidement les mesures permettant d’instaurer une protection sociale universelle et mentionne la possibilité d’un Fonds mondial pour la protection sociale, qui pourrait « aider les pays à augmenter le montant des sommes qu’ils consacrent à la protection sociale ».
En ce qui concerne les socles de protection du travail, le responsable des NU rappelle qu’un travail décent est un droit humain fondamental, au même titre que la nourriture, les soins de santé, l’eau et l’assainissement, ainsi que l’éducation et il souligne que « des possibilités de travail décent pour toutes et tous sont indispensables à une prospérité partagée » et qu’il est donc impératif de « définir un socle de droits et de protections pour tous les travailleurs, quel que soit leur statut, comme le prévoit la Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du Travail ». En outre, M. Guterres appelle à des investissements publics importants dans la création d’emplois décents dans des secteurs tels que l’économie verte, les services à la personne et le numérique. Il formule également des recommandations clés pour maintenir l’égalité dans le monde du travail en réclamant des mesures pour renforcer l’accès au marché du travail et la participation économique égale des femmes (« notamment en investissant massivement dans l’économie des services à la personne, en assurant l’égalité des salaires ») et des jeunes (en prévoyant des « garanties-jeunes pour l’emploi », en investissant dans leur perfectionnement et en veillant à associer véritablement les jeunes aux procédures de décision à tous les niveaux).
Approfondissant le lien entre travail décent et durabilité climatique, le rapport insiste sur l’importance d’investir dans une transition juste afin de promouvoir le travail décent et de créer des emplois de qualité pour favoriser l’action et l’ambition climatiques. Le Secrétaire général appelle également « tous les pays à suivre les Principes directeurs de l’OIT pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous et à en faire la norme minimale pour garantir l’accomplissement de progrès en ce qui concerne l’offre d’un travail décent pour tous ».
La CSI soutient également l’appel à partager « une économie mondiale qui profite à toutes et tous », en commençant par élaborer des indicateurs de progrès qui complètent le PIB, en promouvant un système commercial plus équitable et une réforme du système fiscal international, en renforçant la responsabilité des entreprises et en affirmant que « les entreprises solides et durables sont celles qui sont ancrées dans les valeurs mondiales que sont les droits humains et droits du travail, la durabilité environnementale et la lutte contre la corruption ».
« Chaque détail de ce rapport compte. Il est donc particulièrement remarquable qu’il mette en avant un seul graphique montrant que quatre-vingt-douze pour cent de tous les Objectifs de développement durable sont liés aux droits humains et aux droits du travail. Cela confirme que l’appel des syndicats pour un nouveau contrat social pour une reprise et une résilience riches en emplois est la voie à suivre pour relever les défis d’aujourd’hui et bâtir un monde durable pour les générations futures. Nous soutenons l’appel de M. Guterres en faveur d’un multilatéralisme plus solide et plus inclusif, travaillant davantage en réseau, et nous sommes prêts à nous engager à tous les niveaux par le dialogue social », a déclaré Sharan Burrow.