L’USTN œuvre en faveur d’une migration sûre au Niger avec le soutien du mouvement syndical italien

Nexus Emilia Romagna coopère avec l’Union des syndicats des travailleurs du Niger (USTN) pour réduire les risques liés aux migrations dangereuses et améliorer la protection des droits humains, sociaux et économiques des migrants au Niger.

L’organisation de solidarité internationale de la centrale syndicale italienne Confederazione Generale Italiana del Lavoro (CGIL), Nexus Emilia Romagna, arrive au terme de sa première année de collaboration avec l’USTN dans le cadre d’un projet de trois ans, financé par l’Agence italienne pour la coopération au développement.

Aligné sur les Objectifs de développement durable du Programme 2030, le projet Re.Mi. contribue à la cible 8 de l’ODD 8, centrée sur la protection des droits des travailleurs et la garantie d’un environnement de travail sûr, ainsi qu’à la cible 7 de l’ODD 10, qui porte sur le renforcement de la mobilité ordonnée, sûre et responsable des personnes.

Le Niger se situe à la croisée des routes migratoires africaines. Au cours des 15 dernières années, le pays s’est imposé à la fois comme un lieu de départ, un lieu de résidence pour diverses diasporas d’Afrique de l’Ouest et un point de transit pour les migrants subsahariens qui se déplacent vers le nord, en route vers le Maghreb et l’Europe. Le pays est également devenu une terre de refuge pour les personnes déplacées par les conflits, les rejets, les expulsions et l’insécurité qui règnent dans les pays voisins.

Compte tenu de la complexité de la situation des migrants au Niger, le projet Re.Mi. se concentre sur quatre groupes clés :

  1. Les communautés de la diaspora à long terme et les travailleurs migrants de la région de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest African States (CEDEAO).
  2. Les personnes déplacées et réfugiées en raison de conflits djihadistes.
  3. Les migrants en transit vers les frontières nord-africaines.
  4. Les migrants en situation de retour, souvent forcé, en raison des conditions de refoulement, ou de l’insécurité en Algérie et en Libye.

Malgré les engagements pris par le gouvernement et les agences onusiennes dans le pays pour lutter contre la traite des êtres humains et aider les personnes déplacées fuyant les conflits, le Niger se caractérise par la présence de nombreux migrants en situation de vulnérabilité et risquant de rejoindre les filières de migration irrégulière.

Dans ce contexte, au cours de l’année écoulée, Nexus E.R. et l’USTN ont organisé les actions suivantes :

  • Neuf jours de formation sur la migration sûre. Ce programme s’adressait aux organisations de la société civile et a été suivi par 648 bénéficiaires : il a permis aux participants d’acquérir des compétences dans le domaine des migrations sûres, des droits à la mobilité, des conventions internationales, des protocoles de la CEDEAO et de la législation nigérienne. Les participants ont appris à identifier, assister, orienter et guider les migrants en situation de risque ou se trouvant déjà sous l’emprise de trafiquants et de l’exploitation par le travail.
  • Mise en place d’une plateforme de migration sûre au Niger : la plateforme regroupe des organisations actives dans le domaine des migrations au Niger. Elle permet à celles-ci de partager leurs positions et d’élaborer des recommandations communes à l’intention du gouvernement et des institutions internationales. La plateforme a été lancée en juin 2023 et sa première action concrète a consisté à élaborer une charte des valeurs pour des migrations sûres.
  • Étude nationale sur la dynamique de la migration au Niger : cette étude donne un aperçu de la législation nationale et internationale en matière de migrations, en particulier dans le contexte des politiques d’externalisation des frontières de l’UE. Elle se penche également sur la question de la vulnérabilité des migrants, notamment en termes d’exploitation par le travail. Enfin, l’étude identifie des actions concrètes menées par la société civile visant à garantir des voies de migration sûres.
  • Un service à l’intention des travailleuses et des travailleurs migrants au Niger : activation d’un point d’accueil « orientation vers la mobilité régulière, le travail, les services locaux et la protection juridique » au sein du siège de l’USTN. Ce service offre un soutien administratif et juridique sur les questions liées à la mobilité transnationale, à l’accès aux services locaux (santé, éducation, protection sociale) et aux relations de travail.
  • Une formation professionnelle s’adressant aux migrants exposés à des risques ou se trouvant déjà dans une situation de travail vulnérable : suivant une structure en petits groupes axée sur les secteurs de l’hôtellerie et du textile, ce programme permet aux migrants qui y participent d’évaluer leurs conditions de travail, d’identifier les défis et d’évaluer leurs besoins et leurs aspirations en matière de formation.

Pour de plus amples informations concernant les initiatives des syndicats pour défendre les droits des travailleurs au Niger et leur représentation dans le cadre du Programme 2030, veuillez consulter le site web de la CSI et son Indice des droits dans le monde. Vous pouvez également vous rendre sur le portail en ligne Equal Times, offrant des analyses détaillées sur la situation en évolution constante des droits des travailleurs au Niger et ailleurs dans le monde.