Organisé par la Confédération syndicale internationale (CSI), en collaboration avec la Confédération européenne des syndicats (CES), cet événement a accueilli les délégués de plusieurs pays, qui ont eu l’occasion d’échanger leurs points de vue avec des experts de diverses organisations, notamment l’Alliance italienne pour le développement durable (ASviS), Eurodad et l’OCDE, ainsi qu’avec les représentants de l’Union européenne et de laprésidence suédoise et espagnole du Conseil de l’UE pour 2023.
Au cours de la réunion, l’ASviS a présenté le premier projet et les résultats préliminaires du contre-rapport des syndicats concernant le prochain examen volontaire de l’UE, visant à évaluer les progrès réalisés par les États membres dans le domaine des ODD. Ce contre-rapport souligne que, même si l’UE a intégré la plupart des ODD à ses priorités et instruments, ainsi qu’au Socle européen des droits sociaux, elle doit impérativement revoir sa conception du développement. Plus spécifiquement, l’UE doit renforcer le dialogue social pour la mise en œuvre des ODD et accorder une place centrale à la création d’emplois décents dans ses politiques industrielles et environnementales, ainsi qu’à la lutte contre la pauvreté et les inégalités dans ses politiques fiscales et monétaires. D’autre part, le projet met en évidence que l’UE doit s’attacher davantage à ce que la croissance économique n’entraîne plus la dégradation de l’environnement, comme le mentionne l’ODD 8. L’Union européenne et les représentants de la présidence du Conseil de l’UE ont accueilli favorablement ce contre-rapport, reconnaissant la valeur ajoutée qu’apportent les syndicats aux discussions sur les politiques de développement.
Les participants ont également examiné la stratégie Global Gateway de l’UE, les travaux de l’OCDE sur les Normes d’impact pour le financement du développement durable et les Principes de Kampala pour un engagement efficace du secteur privé dans la coopération au développement. Le débat s’est clôturé sur le consensus suivant : des normes existent, mais les institutions de financement du développement et les acteurs privés ne les appliquent pas rigoureusement, faute d’une bonne implantation de la culture de la transparence et de la bonne gouvernance.
Les représentants syndicaux ont encouragé l’UE à soutenir les initiatives des organisations syndicales nationales souhaitant engager un dialogue constructif sur le développement durable avec les gouvernements et le système des Nations unies au niveau national. Ils se sont également engagés à partager des informations avec l’OCDE et à coopérer dans le cadre des politiques centrées sur la participation du secteur privé au développement.
Dans l’ensemble, la réunion a offert l’occasion aux syndicats et aux organisations solidaires de participer au dialogue sur le développement durable mené actuellement au sein de l’UE et ailleurs. À l’heure où le monde se dirige vers la réalisation des ODD, il est essentiel d’impliquer toutes les parties prenantes, entre autres les syndicats, pour s’assurer que les progrès soient accomplis dans la perspective d’un avenir durable pour chacun d’entre nous.