Mamadou Diallo en est immédiatement venu aux faits et a mis en lumière les perspectives de travail désastreuses auxquelles les jeunes sont confrontées aujourd’hui à travers le monde. Il a décrit la réalité du chômage croissant des jeunes, la détérioration des conditions de travail et la montée en puissance des emplois informels. Tous ces éléments jettent les bases d’un monde d’injustice et d’exploitation.
Il a également évoqué la double punition injuste dont sont victimes les jeunes femmes, confrontées à ces mêmes conditions, avec le handicap supplémentaire du fossé persistant des salaires entre hommes et femmes.
Pour rétablir l’équilibre, M. Diallo a appelé à une politique industrielle adaptée au système éducatif et aux besoins de l’économie. Il a également insisté sur le fait que les jeunes ne veulent pas d’emplois flexibles mais recherchent, comme tout le monde, des emplois sûrs et décents.
L’intervention de Mamadou Diallo reposait sur quatre piliers: 1) Le rôle d’un système éducatif est de fournir les compétences nécessaires pour maîtriser la technologie et assurer la protection des travailleurs; 2) les risques de coûts sociaux liés à l’avenir du travail; 3) le lien entre «une approche centrée sur les droits et axée sur les personnes» et la formation professionnelle; et 4) la pertinence de l’éthique et de la vie privée dans les programmes d’éducation numérique.
Pour illustrer le lien qui existe entre l’approche centrée sur les droits et la formation des compétences, M. Diallo a présenté l’exemple du double système de formation professionnelle mis en place en Allemagne. Ce système constitue un moteur important pour l’économie allemande et pour les jeunes entrant sur le marché du travail. Un organe tripartite composé de syndicats, d’employeurs et de représentants du gouvernement pilote ce programme dans le but d’améliorer et de renforcer la double formation en augmentant le nombre de places d’apprentissage et en facilitant le passage de l’école à la formation. En outre, la Confédération des syndicats allemands (DGB) a également œuvré activement pour que les possibilités de démarrer un apprentissage soient étendues aux jeunes issus de groupes défavorisés.