La Secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a constaté que les grandes banques et les grandes entreprises ont recommencé à dicter les politiques économiques depuis leurs conseils d’administration sans que les gouvernements ne leur opposent de résistance.
« Les grandes banques ont renoué avec la pratique des bonus et voient leurs profits augmenter alors même que la crise financière mondiale ne cesse de s’aggraver. Le fardeau de la crise est entièrement supporté par les travailleurs et les chômeurs.
Les gouvernements ont permis aux millionnaires de sauver leurs postes ; ils doivent maintenant sécuriser l’emploi des enseignants, des infirmières et des ouvriers de la construction, c’est-à-dire des forces vives de l’économie réelle. Ce sont les travailleurs et non les banquiers qui vont sortir le monde de la crise économique.
Les gouvernements se sont précipités sur l’assainissement budgétaire prôné par le FMI pour procéder à une politique de coupes drastiques des dépenses, dans le seul but de réduire les services publics et de supprimer des postes de fonctionnaires.
La pression exercée pour faire baisser les salaires porte atteinte aux droits des travailleurs et crée une nouvelle vague de précarisation de l’emploi », a ajouté Sharan Burrow.
Bien que l’inégalité des revenus soit la cause incontestée de toutes les crises financières depuis les années 30 jusqu’en 2008, les gouvernements se refusent à tirer les leçons du passé.
Si les pays ne mettent pas un frein aux restrictions budgétaires, ils entretiendront la récession mondiale et alourdiront encore plus les chiffres du chômage.
Or, il est possible d’équilibrer les comptes grâce aux recettes fiscales générées par la création d’emplois et par une juste taxation du capital et des entreprises.
« Nous avons répondu à l’urgence de la crise bancaire ; nous devons désormais nous attaquer aux inégalités des revenus, afin que la reprise ne soit pas aussi éphémère que le dernier iPhone.
Les pays comme l’Allemagne et les États-Unis doivent investir davantage dans la création d’emplois et dans les programmes de relance.
Le Royaume-Uni doit se rendre compte que son obsession à faire baisser les impôts condamne toute une génération de jeunes à un avenir sans emploi, comme l’attestent les 80 000 nouveaux chômeurs enregistrés dans ce pays au deuxième trimestre 2011, parmi lesquels 78 000 ont moins de 24 ans.
Nous sommes à une croisée des chemins : les travailleurs peuvent être la solution à la crise économique, à condition que les gouvernements prennent les bonnes décisions.
La reprise ne peut être impulsée que par des travailleuses et des travailleurs disposant de bons emplois, bien rémunérés et protégés par les droits acquis par les luttes des 100 dernières années », a conclu Sharan Burrow.
La confédération syndicale internationale appelle le FMI à :
• soutenir, aux côtés des syndicats, des employeurs et des gouvernements, un programme en huit points pour la création d’emplois générateurs de croissance ;
• assurer la mise en œuvre concertée d’une taxation des transactions financières, destinée à financer les politiques de protection sociale et les stratégies de croissance ;
• cesser d’encourager la déréglementation du marché du travail et s’en remettre plutôt à l’OIT pour tout ce qui concerne ces questions.
Porte-parole : Sharan Burrow, Secrétaire générale ; Gemma Swart, contact de la CSI (à Washington), tél. : +32 479 064 163
James Howard, Économiste en chef, CSI, tél. : +32 497 54 03 33 (anglais, français) ; Peter Bakvis, Directeur du Bureau de Washington, CSI/Global Unions, tél. : +1 202 974 8120 (français, espagnol, anglais)
Presse : Gemma Swart, attachée de presse de la CSI à Washington, tél. : +32 479 06 41 63 et Mathieu Debroux, attaché de presse de la CSI à Bruxelles, tél. : +32 476 62 10 18
Sharan Burrow assistera à la réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI le jeudi 22 et le vendredi 23 septembre 2011 et accordera des entrevues à la presse à cette occasion.
