Les ministres du travail du G20 doivent livrer bataille pour la création d’emplois

Les ministres du travail du G20, fers de lance d’une action concertée avec les ministres des finances et les dirigeants du G20

La protection des droits des travailleurs et le socle de protection sociale constituent des éléments essentiels de la reprise

Le G20 se trouve confronté à une véritable crise de l’emploi, avec la nécessité de créer 110 millions d’emplois nouveaux à l’horizon 2015 rien que pour ramener les niveaux d’emploi à la situation antérieure à la crise.

Les politiques d’assainissement budgétaire ont muselé la croissance, entravé la reprise et précipité des millions d’individus dans la pauvreté et le chômage.
D’après le secrétaire général du TUAC, John Evans, les plans pour l’emploi élaborés par les ministres du travail et de l’emploi du G20 sont voués à l’échec s’il ne font pas l’objet d’une concertation menée avec les ministres des finances et les dirigeants du G20.

« Après avoir renoncé prématurément à soutenir la croissance pour privilégier les seuls objectifs de réduction des déficits, les gouvernements du G20 doivent maintenant s’engager dans une mobilisation collective aussi déterminée que celle qui a été déployée pour sauver les banques. Ils doivent mettre en œuvre des politiques de relance concertées afin de sécuriser l’emploi des enseignants, du personnel soignant, des ouvriers du bâtiment et des autres secteurs vitaux de l’économie. Face à une crise de l’emploi d’une telle envergure, les ministres du travail doivent revoir leurs ambitions à la hausse au sein du G20 », a déclaré John Evans.

Rappelant que la lutte contre l’inégalité des revenus est une condition essentielle de la reprise, la Secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a invité les ministres du travail et de l’emploi du G20 à mettre en œuvre des politiques visant à renforcer la négociation collective.

« Les grandes entreprises profitent de l’écran de fumée que leur offre la crise économique pour tirer les salaires vers le bas. Le droit de négociation collective est le plus puissant antidote contre la cupidité, en plus d’être un moteur de croissance. Les travailleurs sont bien placés pour savoir combien il est important d’avoir un salaire décent au sein d’une économie solide et dynamique », a-t-elle ajouté.

La crise financière a précipité plus de 80 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté, tout en privant beaucoup d’autres du moindre filet de sécurité. Les ministres du travail et de l’emploi du G20 ont la responsabilité morale et économique de renforcer les systèmes de protection sociale dans tous les pays du G20.

Le socle de protection sociale est une question de survie pour la moitié de la main d’œuvre mondiale employée dans l’économie informelle, et notamment pour une majorité des travailleuses. Les pays dotés de systèmes de protection sociale solides résistent mieux que les autres aux crises économiques, ce qui contribue à préserver la confiance des travailleurs et des employeurs en dépit du climat d’incertitude », a expliqué Sharan Burrow.

Il s’agit de la dernière réunion des ministres du travail et de l’emploi avant celles que tiendront les ministres des finances en octobre 2011 et les dirigeants du G20 en novembre 2011, sur lesquelles s’achèvera la présidence française du G20 en 2011.

La CSI, le TUAC et le groupement Global Unions exhortent également les ministres de l’emploi et du travail du G20 à :

-  faire pression pour que leurs gouvernements mettent en place de nouvelles sources de financement pour les politiques de l’emploi, notamment en améliorant la progressivité des prélèvements fiscaux, en luttant contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux, en introduisant une taxe sur les transactions financières et en mettant en place des euro-obligations au sein de la zone Euro ;
-  investir dans les infrastructures et les emplois « verts » et dans le développement des compétences, parmi d’autres politiques actives en faveur du marché du travail ;
-  lancer un pacte pour la jeunesse au sein du G20 afin de garantir des emplois et une formation de qualité pour les jeunes ;
-  mettre en place un groupe de travail du G20 chargé de l’emploi et de la protection sociale.

Lisez la déclaration de la CSI, du TUAC et du groupement Global Unions énoncée à l’occasion de la réunion des ministres du travail et de l’emploi du G20