Les syndicalistes latino-américains et européens unis contre l’austérité

Des syndicalistes d’Europe et d’Amérique latine et des Caraïbes (ALC) ont uni leur voix contre les politiques d’austérité, lors de la 6e rencontre syndicale ALC-Union européenne (UE) à laquelle ont participé 80 dirigeants syndicaux provenant des deux côtés de l’Atlantique.

Selon la déclaration finale de la rencontre « Le mouvement syndical européen et latino-américain considère qu’il est nécessaire de se débarrasser des orientations néolibérales qui ont prédominé jusqu’à présent en Europe et dans de nombreux pays latino-américains ».

Le document est signé conjointement par la Confédération syndicale internationale (CSI), la Confédération syndicale des travailleurs et travailleuses des Amériques (CSA) et la Confédération européenne des syndicats (CES).

« Le modèle social est actuellement démantelé en Europe comme prétexte pour répondre à la crise. Toutefois, en Amérique latine et dans les Caraïbes, la croissance n’a pas été mise à profit pour générer une plus grande inclusion sociale dans la majorité des pays. En outre, les droits syndicaux continuent d’être bafoués » a rappelé Víctor Báez, secrétaire général de la CSA.

Selon les organisations, il est urgent de mettre en œuvre des mesures visant à promouvoir le travail décent et le développement de politiques industrielles génératrices d’emploi ainsi que de politiques destinées à redistribuer les richesses.

« Aujourd’hui, les politiques qui sont mises en œuvre sont dénommées à tort politiques d’austérité dans la mesure où elles n’exigent des sacrifices qu’aux couches les plus faibles », a déclaré Bernadette Ségol, secrétaire générale de la CES. « Elles s’avèrent injustes étant donné qu’elles portent atteinte aux salaires, à la protection sociale et aux conventions collectives, au lieu d’aborder sérieusement les questions liées à la justice fiscale, à la redistribution et à la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales ».

Selon Isabelle Hoferlin, coordinatrice pour les Amériques à la CSI, « Ceux et celles qui en bénéficient défendent fièrement le modèle capitaliste ».

« Ils sont si cyniques qu’ils utilisent la tragédie du chômage des jeunes comme excuse pour licencier les parents et engager leurs enfants en leur offrant un salaire inférieur et des conditions de travail plus précaires », a indiqué Isabelle Hoferlin, coordinatrice pour les Amériques à la CSI.

Les revendications syndicales seront présentées lors du 1er Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (CELAC) et de l’Union européenne, qui se tiendra dans la capitale du Chili, les 26 et 27 janvier 2013.

En réponse aux propositions que les gouvernements ont prévu d’adopter en janvier prochain en matière de libre commerce, le mouvement syndical axe ses débats sur la proposition d’un contrat social pour l’Europe, présenté par la CES. Par ailleurs, la CSA prépare actuellement une plateforme de développement durable des Amériques.

Lire la déclaration syndicale qui sera présentée au 1er Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (CELAC) et de l’Union européenne (UE) (en espagnol)

Contrat social pour l’Europe