Il a été abattu par des tireurs inconnus le 21 janvier dernier à son domicile de Manzini sous les yeux de sa famille.
De 2012 à 2015, Thulani Maseko a défendu les droits du Congrès syndical de l’Eswatini (Trade Union Congress of Eswatini −TUCOSWA), au lendemain de sa radiation par le gouvernement. Depuis, il prodiguait ses conseils juridiques à la communauté syndicale de l’Eswatini.
Il était également le président du Forum multipartite (Multi-Stakeholder Forum − MSF) représentant les groupes progressistes œuvrant en faveur de la démocratie après l’interdiction des partis politiques. L’Eswatini est le seul pays africain gouverné par un monarque absolu et autoritaire, le roi Mswati III.
Owen Tudor, secrétaire général adjoint de la CSI, a déclaré : « Il s’agit d’un acte de violence déplorable qui mérite à la fois une condamnation et une prise de mesures de la part de la communauté internationale ».
« La communauté syndicale mondiale adresse ses plus sincères condoléances à la famille de Thulani Maseko et à la population de l’Eswatini, après la perte effroyable d’un grand défenseur des droits humains et de la justice sociale. »
« Nous demandons qu’une enquête exhaustive et indépendante, sans impunité aucune, soit menée afin que les auteurs de cet assassinat soient traduits en justice. »
« Le gouvernement de l’Eswatini doit rendre compte de tous les assassinats politiques qui ont eu lieu dans le pays depuis 2021. J’appelle le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le Commonwealth, l’Union africaine et la Communauté de développement d’Afrique australe à prendre des mesures immédiates avant que d’autres personnes ne soient tuées. »
« La population de l’Eswatini réclame le droit fondamental à la paix et le droit d’élire ses dirigeants nationaux. Le gouvernement doit engager le dialogue social avec les syndicats et l’ensemble des parties prenantes, afin de pouvoir trouver des solutions aux problèmes de ce pays. »
Les violences politiques sont généralisées en Eswatini :
- Depuis la manifestation des étudiant·e·s organisée en juin 2021, plus de 80 personnes auraient été assassinées par les forces de sécurité.
- Un grand nombre de citoyens, parmi lesquels des syndicalistes, ont été gravement blessés lors de manifestations réprimées dans la violence par les forces de sécurité, tandis que d’autres ont fui le pays et vivent en exil.
- Deux membres du Parlement, Mduduzi Mabuza et Mthandeni Dube, sont emprisonnés depuis 2021 sur la base d’accusations fallacieuses, après une manifestation publique organisée pour réclamer une bonne gouvernance et un État démocratique.
- La CSI a tiré la sonnette d’alarme ce mois-ci à la suite des récentes attaques dirigées contre des syndicalistes et des militants pro-démocratie.