Eswatini : la CSI dénonce les actes de violence et de harcèlement perpétrés contre des syndicalistes par les autorités

photo: Eswatini MICHELE SPATARI AFP

La CSI se déclare profondément préoccupée par les récentes attaques perpétrées par les forces gouvernementales de l’Eswatini contre des syndicalistes et des militants pro-démocratie.

Le 11 janvier 2023, les services de police ont publié le nom du secrétaire général du Syndicat des travailleurs des secteurs du transport et de la communication du Swaziland (SWATCAWU), Sticks Nkambule, désormais recherché pour de prétendus actes criminels. Cette publication intervient après l’annonce par le syndicat d’un arrêt de travail les 13 et 14 décembre 2022 pour réclamer une amélioration des conditions de travail et la libération de deux membres du Parlement de l’Eswatini emprisonnés, Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube.

Le 29 décembre, les forces de police armées ont fait irruption dans le village de Sticks Nkambule et ont harcelé sa famille.

La CSI exprime également ses plus vives inquiétudes concernant les événements suivants :

  • L’interruption par les forces de sécurité d’un atelier syndical organisé le 18 novembre 2022 à l’hôtel Global Village Guest House.
  • L’assassinat de Kayise Qwabe par les forces de sécurité le 11 novembre 2022.
  • La suspension sans justification, en octobre 2022, du salaire de Mbongwa Dlamini, président de l’Association nationale des enseignants du Swaziland. Début avril, le domicile de ce dernier avait été pris pour cible par des tirs à balles réelles déclenchés par les forces de sécurité.

Owen Tudor, secrétaire général adjoint de la CSI, a déclaré : « Ces événements particulièrement préoccupants font partie d’une longue campagne de harcèlement menée par le gouvernement de l’Eswatini contre les syndicats et la démocratie. »

« Le gouvernement de ce pays doit mettre fin au harcèlement et aux arrestations injustifiées de syndicalistes et de citoyens. En tant que membre de l’OIT, il est tenu de respecter ses obligations. »

« En vertu des principes de l’OIT relatifs à la liberté d’association, les autorités doivent garantir que les droits syndicaux puissent être exercés dans des conditions normales, dans le respect des droits humains fondamentaux et dans un climat exempt de toute violence, pression, crainte ou menace.

« Les allégations d’actes criminels ne peuvent servir de prétexte au harcèlement de syndicalistes. »

« Il est urgent de trouver une solution pour mettre fin à la répression et s’engager sur la voie de la prospérité partagée, au travers d’un processus de dialogue social avec les syndicats, afin de pouvoir résoudre les problèmes qui gangrènent le pays. »