Côte d’Ivoire : la CSI plaide pour la libération immédiate de Basile Mahan Gahé

Depuis samedi matin, Basile Mahan Gahé, Secrétaire général de Dignité, est transféré de la capitale, Abidjan, vers une localité du Nord du pays. La CSI réitère sa plus profonde inquiétude pour l’intégrité du syndicaliste et plaide pour sa remise en liberté immédiate.

En mai 2011, Basile Mahan Gahé, Secrétaire général de Dignité, était kidnappé à son domicile par des hommes armés. (voir CSI en ligne précédant) Il fut identifié après plusieurs jours d’isolement complet dans un commissariat de la capitale. Il a été victime de menaces de mort.

La CSI est intervenue à plusieurs reprises pour exiger la libération du syndicaliste. Le Comité international de la Croix Rouge avait été interpellé, ce qui avait permis de protéger son intégrité. Deux missions du Bureau international du Travail (BIT) se sont rendues en Côte d’Ivoire, dont la seconde fin juin, en présence de Mody Guiro, Vice-Président de la CSI et Président de la CSI Afrique. A cette occasion, toutes les centrales syndicales ivoiriennes avaient une fois de plus plaidé à l’unanimité pour la libération de Basile Mahan Gahé. Au moment de l’arrivée de la mission, il fut transféré à l’hôtel Pergola, transformé en lieu de détention. La mission a pu constater qu’il n’existait aucune procédure judiciaire. Les autorités confirmèrent aussi les propos du syndicaliste, qui disait ne jamais avoir détenu d’armes.

Le samedi 9 juillet à 5 heures du matin, contre toute attente, le syndicaliste était transféré à Boundiali, une localité située au nord de la Côte d’Ivoire à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale. De nouveau isolé, il y a lieu de craindre pour son intégrité. Les très rares informations qui ont pu filtrer de manière extra-officielle indiquent qu’il est astreint à un régime particulièrement pénible, ne recevant qu’un repas en fin de journée et contraint à des exercices physiques musclés à jeun le matin.

La campagne syndicale a été relayée par de très nombreuses organisations affiliées et fédérations syndicales internationales. Pour Mody Guiro, Président de la CSI Afrique et Vice Président de la CSI, qui a accompagné la mission du BIT, la pression internationale doit se poursuivre. « L’heure est à la surprise et à la déception en apprenant cette dernière information sur le transfert, qui ne cadre pas avec les propos tenus par les autorités de la République ivoirienne rencontrées par la mission. Une lueur d’espoir pour la libération de Basile pointait à l’horizon. Le temps de la paix et de la réconciliation a sonné pour que la mise en œuvre de l’agenda de l’emploi décent devienne vraiment la grande priorité du moment. »

« La Côte d’Ivoire, en tant qu’Etat de droit, a l’obligation de garantir les droits fondamentaux pour tous, y compris les syndicalistes » a rappelé Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

Voir l’appel d’Amnesty International à la libération de Basile Mahan Gahé