Les syndicats demandent aux membres du CAD de l’OCDE d’adapter les réponses de la coopération au développement à l’ampleur des défis mondiaux actuels

Les syndicats ont participé à la réunion de haut niveau du CAD de l’OCDE qui s’est tenue les 18 et 19 janvier et ont rappelé aux membres du CAD la nécessité d’apporter des réponses politiques fortes qui contribueront à un nouveau contrat social axé sur l’ODD 8.

Cette réunion du Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (CAD de l’OCDE) était consacrée à une discussion sur les grandes priorités de la coopération au développement, notamment la reprise de l’après-COVID-19 et l’accès aux vaccins, ainsi que l’engagement du CAD aux côtés d’autres acteurs de la coopération au développement.

Lors de la session consacrée à la pandémie de COVID-19 et à l’accès aux vaccins, les membres du CAD ont lancé un appel à la cohérence politique et ont fourni des informations sur leurs dons et contributions en matière de vaccins. Ils ont également souligné l’importance de renforcer les systèmes de santé et de soutenir la production locale de vaccins et de traitements ainsi que la nécessité de développer les capacités locales en matière de campagnes de vaccination.

Owen Tudor, secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale internationale (CSI), a mis en évidence le soutien des syndicats à la levée immédiate des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins et les traitements contre la COVID-19 et l’importance de partager la technologie et les connaissances pour lutter contre le virus. Il a également insisté sur la nécessité d’investissements adéquats dans la mise en place de plateformes régionales de centralisation des vaccins et dans le renforcement des systèmes de santé des pays en développement. Il a également averti que comptabiliser les dons de vaccins excédentaires provenant de l’approvisionnement domestique des fournisseurs dans l’aide publique au développement (APD) pourrait avoir pour prix une diminution d’autres fonds d’aide.

Tudor a ajouté que l’APD devrait être utilisée efficacement pour mettre en place des moyens durables de soutenir la reprise après la crise actuelle de la COVID en promouvant un nouveau contrat social axé sur l’ODD 8. Les syndicats plaident pour que l’APD soit investie dans la création d’emplois décents et respectueux du climat, dans la formalisation des emplois informels, dans la promotion de l’égalité et de l’inclusion et dans le soutien aux systèmes de protection sociale, qui est la contribution à la reprise et à la résilience présentant le meilleur rapport coût-efficacité, a-t-il rappelé. Toutes ces mesures auraient un effet positif sur le comblement des inégalités croissantes que le monde connaît depuis plusieurs décennies et que la pandémie de COVID-19 a aggravées :

« Il est obscène que la richesse des dix personnes les plus riches ait doublé pendant la pandémie. Nous devons aller beaucoup plus loin que le récent accord de l’OCDE sur la taxation minimale des sociétés afin d’empêcher que les inégalités ne deviennent une menace aussi existentielle que le changement climatique »a-t-il tweeté en anglais.

Tudor a aussi profité de l’occasion pour relancer l’appel des syndicats au CAD de soutenir un fonds mondial pour la protection sociale destiné à mettre en place une protection sociale dans les pays les moins développés :

« La protection sociale n’est pas accessible à suffisamment de personnes, mais elle est la contribution à la reprise et à la résilience qui présente le meilleur rapport coût-efficacité. Les membres du CAD devraient soutenir un Fonds mondial pour la protection sociale et relever l’APD au moins jusqu’à l’objectif de 0,7% », a tweeté Tudor, en anglais, après son intervention..

Lors de la session sur la collaboration avec d’autres acteurs du développement, les membres du CAD ont insisté sur l’importance de travailler avec d’autres donateurs de la coopération au développement en dehors du CAD et de promouvoir des normes, des principes et des règles, ainsi que la transparence et la reddition de comptes. Ils ont souligné combien il est important de travailler avec des organisations de la société civile (OSC), ont salué la recommandation du CAD sur le renforcement de la société civile en matière de coopération pour le développement et d’aide humanitaire et ont exprimé leurs préoccupations à l’égard des tendances actuelles au rétrécissement de l’espace citoyen.

Au cours de cette session, Tudor a plaidé en faveur de la poursuite de l’engagement de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC) aux côtés du CAD, notamment dans le cadre du Forum annuel Syndicats-CAD, qui est l’enceinte dans laquelle les deux organisations débattent de leurs priorités respectives en matière de coopération au développement et explorent des domaines de travail communs.

Il a également rappelé aux membres du CAD le soutien actif et la contribution de la TUAC et de la CSI à la recommandation du CAD sur le renforcement de la société civile en matière de coopération pour le développement et d’aide humanitaire, et les a assurés que les syndicats sont fermement déterminés à participer à sa mise en œuvre dans le cadre de leurs initiatives de plaidoyer en faveur de la liberté syndicale et du droit d’association.

Avant de conclure, Tudor a commenté les conclusions de l’OIT selon lesquelles le dialogue social était utilisé dans les mesures prises pour répondre à la pandémie dans 134 des 188 pays et territoires du monde et a demandé aux membres du CAD de promouvoir et de soutenir le rôle du dialogue social dans la coopération au développement.

Lire la déclaration des syndicats à la réunion de haut niveau du CAD de l’OCDE

Déclaration des syndicats à la réunion de haut niveau du CAD de l’OCDE, 18-19 janvier 2022