Les syndicats agissent pour les droits des travailleurs migrants

À l’occasion de la Journée internationale des migrants, le 18 décembre, la CSI rappelle le travail que réalisent les syndicats à travers le monde pour protéger, promouvoir et concrétiser les droits des travailleuses et travailleurs migrants.

Le rapport intitulé Les syndicats agissent pour les droits des travailleurs migrants présente les activités menées à bien par les organisations syndicales dans dix pays en termes de syndicalisation, de campagnes, de plaidoyer et de soutien direct :

  • En Argentine, la confédération syndicale Confederación General del Trabajo de la República Argentina (CGTRA) collabore avec l’OIT pour permettre au personnel des centres de formation professionnelle d’aider les migrants et les réfugiés dans leurs démarches de régularisation de documents, de validation de diplômes et de reconnaissance des compétences professionnelles.
  • Au Kenya, la confédération syndicale Central Organization of Trade Unions (COTU-K) a mis en place un Centre de ressources pour les migrants qui fournit des informations, plaide en faveur du recrutement équitable et défend les droits des travailleurs migrants.
  • En Corée, la confédération syndicale Korean Confederation of Trade Unions (KCTU) a obtenu de nouvelles normes gouvernementales renforcées pour l’hébergement des travailleurs migrants.
  • Au Nigeria, la confédération syndicale Nigeria Labour Congress (NLC) vient en aide aux migrants nigérians de retour dans leur pays en leur distribuant des guides d’information et en dialoguant avec les communautés de migrants pour favoriser leur réintégration.
  • En Indonésie, la confédération syndicale Konfederasi Serikat Buruh Seluruh Indonesia (KSBSI) collabore avec des organisations de la société civile pour aider les autorités locales à appliquer les lois qui protègent les travailleurs migrants, et proposer des services d’orientation efficaces et tenant compte de la dimension de genre aux personnes qui partent travailler à l’étranger ou qui en reviennent.
  • Aux États-Unis, la campagne Injury2All élaborée par la fédération syndicale Federation of Labour-Congress of Industrial Organizations’ (AFL-CIO) a donné lieu à la décision du gouvernement américain d’uniformiser un processus visant à protéger de l’expulsion les travailleurs migrants qui signalent des violations de la législation américaine du travail.
  • Au Royaume-Uni, la confédération syndicale Trades Union Congress (TUC) et ses affiliées ont dénoncé un niveau élevé d’exploitation des travailleurs migrants dans le secteur des soins. Les syndicats réfléchissent actuellement à un plan national avec le gouvernement pour mettre fin à cette exploitation. Le syndicat du secteur public UNISON travaille en partenariat avec une association caritative pour apporter à ses membres migrants une assistance et des conseils dispensés par des spécialistes.
  • La Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie (DISK) et la confédération syndicale de Tanzanie Trade Union Congress of Tanzania (TUCTA) ont aidé des ouvriers migrants turcs employés en Tanzanie à obtenir leurs salaires impayés.
  • En Australie, la confédération syndicale Australian Congress of Trade Unions (ACTU) mène des campagnes et plaide en faveur de réformes législatives pour renforcer la confiance des travailleurs migrants et les inciter à dénoncer l’exploitation au travail.

Le secrétaire général de la CSI, Luc Triangle, a déclaré : « Le mouvement syndical mondial soutient les travailleuses et les travailleurs migrants. Pour les syndicats, un travailleur est un travailleur, quel que soit son statut en matière d’immigration.

« C’est pourquoi nous demandons un nouveau contrat social, pour bâtir des sociétés et des économies plus inclusives, ainsi qu’une gouvernance des migrations fondée sur les droits, dont la conception, la mise en œuvre et le suivi reposent sur le dialogue social.

« Je salue les syndicats présentés dans ce rapport ; leur travail est inspirant et montre ce que l’action collective peut accomplir. »

Les syndicats jouent un rôle essentiel pour protéger les droits des travailleurs migrants, améliorer les conditions de travail par le biais de la négociation collective et établir une gouvernance des migrations fondée sur les droits, qui s’appuie sur le dialogue social. Dans cette perspective, les gouvernements doivent :

  • Placer les normes du travail, telles que les droits de liberté syndicale et de négociation collective, au centre des systèmes régissant la migration, dans le respect de la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail.
  • Développer des filières de migration régulière, en veillant aux pleins droits des travailleurs et à la non-discrimination, et instaurer des mécanismes de régularisation des migrants en situation irrégulière.
  • Assurer un accès efficace à la justice pour les travailleurs migrants.
  • Éliminer les obstacles qui empêchent les migrants d’accéder à la sécurité sociale, et pourvoir à l’égalité de traitement dans les régimes de sécurité sociale entre les ressortissants du pays et les travailleurs migrants.
  • Mettre en œuvre des salaires minimums vitaux universels.
  • Parvenir à une reconnaissance mutuelle des compétences et des qualifications dans les pays d’origine et de destination grâce au dialogue social.