Par le biais d’un projet de coopération internationale avec le Centre de transition juste de la Confédération syndicale internationale (CSI), la CUT Brésil a mené toute une série d’initiatives dans le but d’influer sur la question de la transition juste dans le pays.
Parmi ces initiatives, on trouve une analyse des investissements dans l’énergie éolienne et solaire dans le nord-est du Brésil, mettant en évidence leurs impacts environnementaux et sociaux. Il s’agit d’une question très emblématique, car bien que l’énergie éolienne contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre, elle génère également une série de problèmes significatifs. Par exemple, des cas documentés font état d’oiseaux en voie de disparition entrant en collision avec les pales et subissant des électrocutions dans les réseaux de transmission électrique. De plus, le bruit constant des éoliennes a provoqué dépression, insomnie et surdité chez de nombreuses personnes vivant à proximité des parcs éoliens. Beaucoup de ces individus étaient des agriculteurs qui, face à cette situation, ont été contraints d’abandonner leurs cultures, provoquant une insécurité alimentaire dans leurs communautés et familles. En outre, on a observé l’émergence d’une nouvelle génération connue sous le nom de "enfants du vent", fruits de relations entre des femmes locales et des travailleurs temporaires qui abandonnent les mères et leurs enfants une fois les parcs construits.
Une autre initiative de la CUT s’est concentrée sur l’analyse de la participation populaire et du dialogue social dans les principaux processus de révision et de régulation de la matrice énergétique du Brésil. Plus précisément, la CUT s’est penchée sur des processus tels que la régulation du marché carbone brésilien par le Congrès national, le projet du gouvernement fédéral "Carburant pour l’avenir" visant à décarboniser la matrice énergétique, le Programme national de l’hydrogène qui joue un rôle important dans la transition énergétique, principalement à travers l’hydrogène vert, et la régulation de l’énergie éolienne en mer. Dans ce cadre, il est important de souligner la participation active des syndicats brésiliens aux débats sur la transition juste que l’OIT a tenus cette année lors de sa Conférence internationale du travail.
Ces initiatives convergent dans notre plaidoyer en faveur de la création d’un Plan national de transition juste. Pour la CUT, ce plan serait une mesure fondamentale pour qu’une transition juste soit réellement efficace dans la nécessaire décarbonisation de l’économie et dans la promotion et le respect des droits de la classe ouvrière.
Enfin, il est important de souligner qu’après quatre ans d’un gouvernement climato-sceptique, indifférent à tout dialogue social et tentant de détruire notre démocratie, nous vivons une nouvelle réalité dans de nombreux domaines de travail, parmi lesquels la préservation de l’environnement se distingue comme l’un des plus significatifs. La CUT espère que la COP30, qui se tiendra à Belém do Pará, dans l’Amazonie brésilienne, sera une COP de participation populaire apportant des progrès substantiels et tangibles vers une transition juste capable de générer et de garantir un travail décent, la liberté syndicale et la négociation collective, la justice sociale, la souveraineté alimentaire et énergétique, ainsi que le respect de l’autodétermination des peuples et des nations.
Liens supplémentaires
- Manifeste de la CUT Brésil pour une transition juste (en portugais)
- Vidéo : Feuille de route vers une transition énergétique juste (sous-titres en anglais)