Zimbabwe : Les dirigeants syndicaux libérés sous caution n’ont pas le droit de « prendre la parole lors de rassemblements politiques »

Le juge de la Haute cour de justice du Zimbabwe, Ben Hlatshwayo, a ordonné la libération des deux dirigeants du Zimbabwe Congress of Trade Unions (ZCTU) sous une caution de 20 milliards de dollars zimbabwéens chacun

Bruxelles, le 19 mai 2008 (CSI en ligne) : Le juge de la Haute cour de justice du Zimbabwe, Ben Hlatshwayo, a ordonné la libération des deux dirigeants du Zimbabwe Congress of Trade Unions (ZCTU) sous une caution de 20 milliards de dollars zimbabwéens chacun ; ils sont tous deux poursuivis pour « avoir incité le public à se soulever contre le gouvernement et répandu des mensonges ». Cette décision fait suite à un jugement de première instance, prononcé le lundi 12 mai par une juge de Harare, Olivia Mariga, dans lequel elle maintenait Lovemore Matombo, Président du ZCTU et Wellington Chibebe, Secrétaire général de l’organisation, en détention, affirmant qu’ils ne pouvaient être relâchés sous caution.

Parmi les conditions qui accompagnent leur remise en liberté sous caution, le juge Hlatshwayo a refusé aux deux dirigeants le droit de « prendre la parole lors de rassemblements politiques jusqu’à ce que cette affaire soit résolue ». Ils ont également reçu l’ordre de ne pas quitter leur domicile respectif et de ne « gêner l’action » d’aucun témoin à charge.

« Nous saluons la décision de libérer sous caution les deux dirigeants du ZCTU, a déclaré Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI, mais nous estimons que l’interdiction de participer à des « rassemblements politiques » qui conditionne leur mise en liberté provisoire est parfaitement inacceptable. »

Les deux dirigeants du ZCTU ont été inculpés pour avoir incité le public à se soulever contre le gouvernement et répandu des mensonges alors qu’ils avaient annoncé aux travailleurs, réunis pour le 1er mai 2008 au stade de Dzivaresekwa, que plusieurs personnes avaient été tuées lors de la vague de violence politique qui secouait le pays.

Les deux dirigeants du ZCTU ont été arrêtés après s’être spontanément présentés aux autorités le 8 mai 2008. Ils ont été interrogés pendant plus de six heures avant d’être inculpés. Ils s’étaient rendus au poste de police après que des policiers armés à leur recherche avaient fait irruption à leur domicile respectif.

Les deux dirigeants étaient détenus à la prison Remand de Harare. Le juge de la Haute cour a pris connaissance de la demande de remise en liberté sous caution le jeudi 16 mai 2008, mais n’a rendu sa décision qu’aujourd’hui.

L’affaire sera examinée le 23 mai 2008 par les tribunaux de Harare.

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