Une nouvelle « Feuille de route » pour renforcer l’action contre le travail des enfants

La CSI s’est félicitée de l’adoption d’une nouvelle « Feuille de route » sur le travail des enfants à l’occasion d’une conférence internationale qui s’est tenue la semaine dernière à La Haye, au Pays Bas. Le document vise à impulser les efforts en vue de l’accomplissement, à l’horizon 2016, de l’objectif de l’abolition des pires formes de travail des enfants fixé par l’Organisation internationale du travail (OIT).

« Alors que 215 millions d’enfants sont au travail au lieu d’être à l’école et qu’environ la moitié d’entre eux sont acculés aux formes les plus dangereuses et abusives de travail des enfants, la communauté internationale devra mener une action beaucoup plus vigoureuse si elle veut avoir la moindre chance d’atteindre l’objectif fixé pour 2016. C’est un scandale international que près de 40 ans après l’adoption par l’OIT de la Convention nº 138 concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi et plus d’une décennie après l’adoption de la Convention nº 182 sur les pires formes de travail des enfants, autant de garçons et de filles continuent à travailler aux champs, dans les rues, dans les usines et en tant que main-d’œuvre domestique au lieu d’avoir accès à une éducation », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

Trente représentants syndicaux de la CSI, de ses affiliées nationales et des fédérations syndicales internationales ont pris part à la Conférence, aux côtés de représentants d’organisations d’employeurs, de gouvernements de 80 pays et d’organisations non gouvernementales, y compris la Marche mondiale contre le travail des enfants. La délégation syndicale a été organisée par la centrale néerlandaise FNV, affiliée à la CSI, et le gouvernement des Pays-Bas, coorganisateur de l’événement avec l’OIT.

La Feuille de route reconnaît que la meilleure approche pour venir à bout des pires formes de travail des enfants consiste à intégrer ces efforts dans le cadre de la lutte pour l’abolition du travail des enfants sous toutes ses formes et l’accès à une éducation universelle gratuite et de qualité pour tous les enfants sans exception. La feuille de route braque l’attention internationale sur le secteur de l’agriculture, qui est à lui seul responsable de 60% du travail des enfants, de même que sur le travail domestique, source d’une exploitation indicible dont les principales victimes sont des jeunes filles. Elle reconnait, par ailleurs, que le fait d’assurer aux adultes l’accès à des emplois décents est crucial pour permettre aux enfants d’aller à l’école et de compléter leur éducation.

Les résultats de la Conférence seront présentés à la Conférence internationale du travail en juin, qui débattra des progrès envers l’abolition du travail des enfants, sur la base d’un rapport phare de l’OIT intitulé « Accélérer l’action contre le travail des enfants »