Des millions de Sri-lankais ont sombré dans la pauvreté suite à la crise de la dette du pays, conjuguée aux effets de la pandémie de Covid-19, ce qui a déclenché des mouvements de protestation de grande ampleur, qui ont été violemment réprimés par le gouvernement.
En outre, le FMI n’a pas débloqué son plan de sauvetage de 2,9 milliards de dollars (USD) en raison du manque continu d’engagements de la part des principaux créanciers officiels et des détenteurs d’obligations externes privées en ce qui concerne la restructuration de l’énorme dette du Sri Lanka, aggravant ainsi la situation du pays. Entretemps, le gouvernement du Sri Lanka a mis en exergue la nécessité d’un « accord social commun pour une transformation économique » comme voie de sortie de la crise.
Le secrétaire général adjoint de la CSI, Owen Tudor, a déclaré: « Le Sri Lanka nécessite des mesures urgentes d’allègement et d’annulation de la dette, assurant une répartition équitable de la charge entre tous les créanciers privés et officiels du pays. Les niveaux d’allègement doivent être suffisamment élevés pour garantir le rétablissement de la viabilité de la dette, la protection des services publics essentiels et une plus grande marge de manoeuvre budgétaire pour les investissements à long terme. Dans le même temps, la population du Sri Lanka nécessite également une voie claire vers une reprise centrée sur l’humain et fondée sur un travail décent dans le cadre d’un nouveau contrat social garantissant des emplois décents, des salaires, des droits, une protection sociale, l’inclusion et l’égalité. Pour ce faire, un véritable dialogue social doit être établi avec les syndicats ».
Dans une lettre adressée, en décembre, au président Ranil Wickremesinghe, la CSI a renouvelé son appel en faveur d’un dialogue social avec les syndicats en vue de:
- garantir une reprise centrée sur l’humain qui accorde la priorité au travail décent dans le cadre d’un nouveau contrat social;
- soutenir le travail avec les partenaires internationaux en vue d’introduire des filets de sécurité sociale pour les travailleurs et les travailleuses et d’établir une protection sociale pour tous;
- combattre la corruption et promouvoir des politique publiques rationnelles;
- veiller à ce qu’aucune conditionnalité ne soit imposée, visant à démanteler les services publics essentiels, à procéder à des licenciements, à privatiser des biens publics ou à menacer les moyens de subsistance moyennant une diminution des dépenses sociales et la suppression de salaires, notamment le salaire minimum national, sous prétexte d’un assainissement budgétaire.
La crise au Sri Lanka met en évidence le problème croissant du surendettement dans le monde entier en raison des multiples crises mondiales actuelles, qui affecte les travailleurs et les travailleuses dans des pays comme le Ghana, le Pakistan, la Tunisie et la Zambie.
L’évolution de la situation au Sri Lanka constituera un test déterminant de la manière dont le G20 et les Institutions financières internationales, notamment le FMI, feront face aux défis actuels en matière de dette souveraine, démontrant le besoin urgent de réformes des systèmes de gestion des crises de la dette.
Vous pouvez consulter la Résolution de la CSI-AP d’octobre (en anglais).
Voir également: https://www.ituc-csi.org/road-map-for-sri-lanka