L’offensive sur les droits des travailleurs en Grèce menace la reprise économique à long terme

Le mouvement syndical international a condamné les attaques contre les droits syndicaux en Grèce, avertissant que le nouveau projet de code du travail sur le point d’être adopté par le parlement grec cette semaine empiète sur la liberté d’association et devrait immédiatement être révisé par l’Organisation internationale du travail, afin d’assurer sa conformité aux normes de l’OIT.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI) a déclaré que la négociation collective, qui fait partie des droits fondamentaux des travailleurs, est désormais menacée par le gouvernement grec, qui agit sous l’emprise de fortes pressions émanant du Fonds monétaire international et de l’Union européenne.

« Des droits syndicaux conquis à la sueur d’âpres luttes menées durant les cent dernières années sont en train d’être supprimés en Grèce. La CSI prendra la tête de la campagne internationale en défense des droits de travailleurs », a indiqué Sharan Burrow.

Le parlement grec s’apprête à passer une nouvelle réforme du code du travail accordant à des « groupes d’employés » le pouvoir de signer des accords d’entreprise à la place des syndicats. Le même projet de réforme prévoit la possibilité de signer de tels accords dans des entreprises dotées de moins de 20 employés.

« Le droit à être représenté par un syndicat et dans le cadre de réelles négociations collectives est un droit international et national qui est inscrit dans la loi. Dépouiller les travailleurs et travailleuses de leurs droits sous couvert de la crise financière, voilà qui ne contribuera en rien à la cause des masses laborieuses. Les employeurs se doivent de traiter leurs personnels équitablement et avec le respect qu’ils méritent – y compris accorder aux travailleurs le choix d’être représentés par un syndicat », a déclaré Sharan Burrow.

Le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et les représentants de l’Union européenne, désormais surnommés la troïka, ont demandé le non-renouvellement des conventions de branche nationales sur trois ans, pour neutraliser les augmentations salariales.

« La représentation syndicale aux négociations collectives joue un rôle essentiel envers la réduction de la disparité des revenus, qui figure parmi les causes sous-jacentes de la crise financière internationale. En supprimant ces droits un à un, nous manquons d’instaurer les changements structurels nécessaires pour mettre l’économie sur une base stable et équitable », a déclaré Sharan Burrow.
La CSI appelle l’Union européenne à soutenir l’investissement dans l’emploi et l’instauration d’une Taxe sur les transactions financières pour dégager les fonds urgents requis pour la création d’emploi.

« Ce sont les travailleurs dotés d’un emploi qui sortiront le monde de la crise économique, pas les banquiers. C’est grâce à des syndicats forts, dotés de droits de négociation collective et engagés dans des négociations avec les employeurs, que nous auront une main-d’œuvre forte et productive », a indiqué Sharan Burrow.

Les syndicats des secteurs public et privé en Grèce ont voté en faveur d’une grève générale le mercredi 19 octobre 2011.


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