Massacre de civils perpétué dans les rues de Bahreïn sur ordre de l’état

les chars des forces de sécurité ont fait leur apparition sur la Place de la Perle située au cœur de la capitale, Manama, où les manifestants pro-démocratie campaient et manifestaient pacifiquement depuis un mois demandant des réformes politiques et des droits égaux.

Cette répression, utilisant des hélicoptères Apache et des fusils chargés à balles réelles, survient juste après l’annonce d’un état d’urgence de trois mois par le Roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa et l’envoi de troupes venues d’autres pays du Conseil de Coopération du Golfe, dont un millier de soldats saoudiens lourdement armés.

Dans plusieurs quartiers de la ville, ces tirs à balles réelles ont provoqué la mort d’au moins six personnes et fait plusieurs centaines de blessés. Les téléphones portables et Internet sont coupés et des colonnes de fumées se sont élevées des tentes des manifestants incendiées par les forces de sécurité. Plusieurs villages chiites auraient été victimes d’une répression particulièrement violente.

La CSI condamne fermement cette montée de la violence organisée et perpétrée par les autorités bahreïnies avec le soutien des états voisins du Golfe.

Des troupes auraient aussi pris d’assaut le principal établissement hospitalier de Manama, l’hôpital Salmaniya. Les médecins ont demandé une aide d’urgence décrivant la situation comme critique du fait de la pénurie de sang, des coupures d’électricité et des pressions exercées par les forces de sécurité afin de ne pas soigner les nombreux manifestants blessés. Hier et aujourd’hui, les forces de sécurité empêchaient les ambulances de transporter les victimes qui auraient été soignées dans les mosquées et les maisons.

« Les actes des pouvoirs publics sont abominables et les attaques délibérées contre les hôpitaux afin d’empêcher les blessés d’être soignés sont tout simplement inhumains. Les autorités de Bahreïn et les états voisins qui les aident à orchestrer le massacre et les violences à l’encontre de civils innocents devront répondre de leurs actes devant la justice internationale. La communauté internationale doit peser de tout son poids afin que les autorités mettent un terme à ces actes criminels et lèvent l’état d’urgence, » a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI.

Ce matin, la coalition nationale des organisations de la société civile, dont la GFBTU (fédération syndicale nationale affiliée à la CSI), a appelé de toute urgence les autorités à arrêter l’assassinat systématique des personnes luttant pour obtenir des droits démocratiques légitimes. Les groupes pro-démocratie ont exhorté la communauté internationale, la Ligue arabe et l’ONU à demander l’arrêt de ce massacre et demandé une aide humanitaire d’urgence afin de lever le siège des hôpitaux et de faire cesser les attaques perpétrées à l’encontre du personnel médical.