S’organiser pour obtenir des changements et garantir l’égalité : les travailleuses dans le secteur du champignon en Irlande

Le syndicat Services, Industrial, Professional and Technical Union (SIPTU), affilié à la centrale syndicale irlandaise ICTU, et le Migrant Rights Centre (Centre irlandais des droits des migrants - MRCI) ont autonomisé des centaines de migrantes victimes du travail forcé dans les champignonnières. Les femmes y travaillaient dans des conditions extrêmement précaires, percevaient 4 € par heure et n’avaient pas de temps libre pour encaisser les chèques ni acheter de la nourriture. Le SIPTU et le MRCI ont organisé les travailleuses afin de changer les conditions de travail assimilables à l’esclavage.

Entre février et septembre 2010, pratiquement 1.300 travailleuses dans le secteur du champignon ont participé à des activités collectives et plus de 700 travailleuses ont assisté à des réunions dans des bureaux syndicaux, dans les exploitations et à leur domicile. En outre, plus de 500 travailleuses ont entrepris des actions collectives afin de protester directement auprès de leur direction contre l’exploitation et exprimer leurs préoccupations quant aux conditions d’emploi. Les cueilleuses de champignons ont obtenu le recouvrement des salaires impayés s’élevant à des centaines de milliers d’euros.

440 travailleuses perçoivent à présent un salaire approprié qui était précédemment retenu par les employeurs, bénéficient de meilleures conditions et peuvent se réunir avec le syndicat sur leur lieu de travail. Une convention de travail enregistrée énonce désormais clairement les conditions et modalités, les taux de rémunération, les congés et les indemnités de maladie «Tout a changé grâce au SIPTU… Nous n’avons plus cette crainte que nous avions auparavant. Nous nous sentons libres.» a affirmé Marija de Lettonie