Commission du développement social des Nations Unies

Alors que la 49ème Session de la Commission du développement social des Nations Unies s’ouvre aujourd’hui à New York sous le thème prioritaire de l’éradication de la pauvreté, la CSI demande instamment aux pays membres des Nations Unies de souligner l’importance du travail décent et de la protection sociale pour réaliser cet objectif.

Pour la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale, Sharan Burrow, "il faut que la Commission se concentre sur la création d’emplois et sur le travail décent en tant qu’éléments fondamentaux de la lutte contre la pauvreté. Il est essentiel d’insister sur les droits fondamentaux au travail, y compris la liberté syndicale et le droit à la protection sociale, pour réduire les inégalités au sein des sociétés, améliorer l’accès à des services publics de qualité, stimuler la demande et parvenir à une croissance économique soutenue et pérenne."

La Commission, qui fonctionne selon un cycle de deux ans d’examen et de session directive, analysera cette année des communications de gouvernements et de membres de la société civile qui identifient les causes profondes de la pauvreté, décrivent les progrès accomplis vers la réalisation des cibles d’éradication de la pauvreté et soulignent les principales difficultés rencontrées par les pays en développement.

Il ressort clairement du document de référence du secrétaire général des Nations Unies que le débat doit mettre en évidence l’importance du travail décent dans ce contexte. Les organisations syndicales ont salué la déclaration du secrétaire général selon laquelle "un emploi adéquatement rémunéré est le gage de la sécurité des revenus, de l’accès à la protection sociale, à de meilleurs soins de santé et à une formation plus poussée et, au bout du compte, il permet d’échapper à la pauvreté".

Les syndicats attirent l’attention sur le fait que le rapport reconnaît que "la promotion de l’emploi productif et du travail décent n’est en général pas un objectif de politique macroéconomique". Du reste, le rapport critique également la libéralisation des opérations financières, une imposition dégressive, ainsi qu’une privatisation mal gérée qui contribuent à aggraver les inégalités et note que "la pauvreté décline lorsque la part du produit intérieur brut (PIB) qui est consacrée aux salaires augmente". Les conclusions que tirent les Nations Unies, qui correspondent à l’analyse que les organisations syndicales font de la crise, mettent en évidence les thèmes clés qu’il convient d’aborder si l’on désire atténuer l’incidence de la crise financière mondiale et améliorer la stabilité économique à long terme.

De la même manière, une protection sociale appropriée pour toutes et tous est un mécanisme vital pour protéger les personnes vulnérables contre la pauvreté, étendre l’accès aux services sociaux et indemniser les travailleurs pour des pertes de revenus, quelle qu’en soit la cause. Elle permettrait par ailleurs de créer davantage d’emplois et aiderait à augmenter la demande en biens et en services. La CSI demande donc avec insistance à la Commission du développement social des Nations Unies de revoir minutieusement et de soutenir la mise au point d’un socle mondial de protection sociale comme le suggère l’Organisation internationale du Travail qui garantirait la fourniture de services essentiels (comme des soins de santé, une éducation et une alimentation appropriée) à toutes et tous.