Déclaration de la CSI sur la Journée des droits de l’homme

Dans toutes les régions du monde, les droits fondamentaux humains subissent des attaques et, plus spécifiquement, le respect des droits des travailleurs est en péril puisque c’est aux personnes actives que l’on demande de plus en plus de supporter le fardeau de la crise économique mondiale, en violation de la Déclaration des droits de l’homme et d’autres instruments des Nations Unies et de l’Organisation internationale du Travail.

En cette Journée des droits de l’homme, des dizaines de millions de personnes continuent de vivre dans des dictatures absolues, comme en Birmanie, en Corée du Nord et dans bien d’autres nations alors que la communauté internationale manque de moyens, ou de volonté, pour faire des droits humains et de la démocratie une réalité universelle.

Les syndicalistes continuent d’être victimes d’arrestations, d’emprisonnements et d’agressions. Le dernier rapport annuel de la CSI montre en effet que le nombre d’assassinats de membres syndicaux a dramatiquement augmenté de 30 % par rapport à l’année précédente. En Colombie, qui détient une fois encore le record du plus grand nombre de meurtres de défenseurs des droits de la main-d’œuvre, les syndicalistes se réuniront aujourd’hui à Bogota et dans d’autres villes pour exiger le respect des droits syndicaux et des autres droits humains. Aux Philippines, au Guatemala, en Guinée, dans de nombreux états du Golfe et dans d’autres pays de la planète, les défenseurs des droits des travailleurs sont constamment aux prises avec la répression et la violence. Les activités syndicales légitimes sont toujours brutalement réprimées en Iran où un l’enseignant syndicaliste, Farzad Kamangar, a été exécuté le 9 mai aux côtés de quatre autres militants. La CSI est résolument opposée au recours à la peine de mort que plus de 30 autres pays, comme la Chine, l’Arabie Saoudite, le Pakistan, la République démocratique du Congo, l’Égypte et les États-Unis, continuent d’appliquer.

Cette année, l’attribution du prix Nobel de la paix est particulièrement remarquable puisque son bénéficiaire, Liu Xiaobo, purge actuellement une peine de 11 ans de prison, imposée par les autorités chinoises en 2009. La Chine a entamé une campagne internationale pour dissuader les pays de participer à la cérémonie de remise des prix et, à l’intérieur du pays, les autorités chinoises auraient arrêté ou confiné plusieurs centaines de partisans de Liu. L’année passée, des dizaines de militants syndicaux ont été emprisonnés en Chine, venant grossir les rangs de ceux qui sont déjà en prison ou dans des camps de travail.
La crise économique mondiale a érodé un peu plus les droits fondamentaux de dizaines de millions de travailleuses et de travailleurs. Pour les plus vulnérables, en particulier les travailleurs migrants, les violations de leurs droits se sont souvent aggravées par rapport à précédemment. Pour davantage encore, les mesures d’austérité ont entraîné l’érosion des droits à la négociation collective, bon nombre de gouvernements, à la solde des marchés financiers, ayant en effet fait reposer le fardeau de la relance économique sur les épaules des gens ordinaires.

Le mouvement syndical, qu’anime son inébranlable engagement envers la démocratie, la solidarité, l’équité et la pleine expression des droits humains, est en première ligne de la lutte contre la discrimination, la répression et l’exploitation. En cette Journée des droits de l’homme, les organisations syndicales du monde entier réaffirment, au travers de leurs propres actions et en travaillant avec d’autres défenseurs des droits, leur détermination à se battre pour le respect universel des droits humains fondamentaux pour toutes les femmes et tous les hommes, sans exception.

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Photo: Steve Rhodes