Dans sa lettre, Sharan Burrow a fait par de la « grande tristesse et du choc qu’a provoqué l’annonce de la triste nouvelle du décès de notre chère collègue et amie, Alina Rantsolase. Le mouvement syndical international a perdu une militante audacieuse et une voix puissante s’exprimant au nom des travailleurs en difficultés et des millions de personnes tenues à l’écart du pouvoir et privées du droit de vote dans le monde. »

Amie, collègue et camarade exceptionnelle pour tant d’entre nous au sein du mouvement, Alina exprimait avec enthousiasme ses convictions de justice et d’équité, mais aussi son militantisme et son activisme, tant dans son cercle privé que lors de réunions syndicales internationales ou au sein de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Fille d’un domestique d’une ferme de la province de Free State en Afrique du Sud, elle prend part au mouvement contre l’apartheid alors qu’elle est encore à l’école.

Elle commence à travailler dans une chaîne de magasins où elle devient rapidement déléguée syndicale. Elle se distingue en tant que redoutable négociatrice et devient responsable de la négociation au sein du SA Commercial Catering and Allied Workers’ Union.

En 1999, elle devient trésorière nationale du COSATU où elle se construit une réputation de femme ferme, mais humaine, allant droit au but lorsqu’il s’agit des règles et des procédures. Elle rejoint alors le Conseil d’administration du BIT où jamais elle ne craint de s’opposer aux employeurs et aux gouvernements, même au sien.

Camarade disciplinée, elle accepte ses responsabilités et devient députée au Parlement après les élections de 2009. À Cape Town, elle fait preuve du même dévouement et de la même ardeur qui avaient fait sa réputation au COSATU et pour lesquelles nous l’apprécions. Au Parlement, elle devient rapidement la présidente du groupe parlementaire de l’ANC et participe à des comités des Affaires intérieures et du Travail.

Il est inutile, pour tous ceux et celles qui la connaissaient, de rappeler que jamais elle n’a oublié d’où elle venait, ni ceux pour lesquels elle se battait sans relâche.

Sharan Burrow termine sa lettre en rappelant que « son départ est une terrible perte pour la main-d’œuvre du monde entier et pour toutes les personnes qui la chérissaient. Au nom de toutes et tous à la CSI, nous nous associons à votre chagrin et à celui de sa fille Puleng. Son souvenir continuera de nous inspirer et de nous encourager dans notre combat. »