Mettre Haïti sur la voie du redressement et du développement

Une conférence internationale qui a réuni plus de 120 syndicalistes des quatre coins du monde, y compris de nombreux travailleuses et travailleurs représentant la majorité du mouvement ouvrier haïtien, a apporté une contribution importante au processus de redressement d’Haïti. Des syndicalistes du monde entier ont convergé sur Saint-Domingue, République dominicaine, du 8 au 10 avril, dans le cadre d’un sommet unificateur qui avait pour objet d’explorer le rôle du mouvement syndical envers la reconstruction et le développement d’Haïti.

Outre les délégations syndicales de la région des Caraïbes, des Amériques, d’Afrique, d’Europe et des fédérations syndicales internationales, ont également assisté au sommet des représentants du ministère des Affaires sociales et du Travail d’Haïti, du ministère du Travail de la République dominicaine, de l’OIT, ainsi que de diverses organisations de solidarité. Le sommet a conduit à l’adoption d’une feuille de route syndicale où l’accent est mis sur l’agenda du travail décent, le renforcement des syndicats haïtiens et le dialogue social comme prémisses de la reconstruction d’une Haïti plus forte et plus équitable que jamais.

« L’unité d’action sur laquelle les syndicats haïtiens ont lourdement insisté sera décisive pour concrétiser les changements préconisés dans la feuille de route. » Il revient à la fois au gouvernement haïtien et à la communauté internationale de mettre l’agenda du travail décent au cœur d’un nouveau développement en Haïti. Nous sommes engagés à soutenir cet objectif sur le long terme, quand bien même ce processus appartient-il pour l’essentiel aux travailleuses et travailleurs haïtiens », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

La feuille de route décrit comment une politique nationale de l’emploi doit être établie, les dispositions qui doivent être prises pour créer des emplois et des salaires décents pour les hommes et les femmes et comment assurer le respect et la protection des droits des travailleurs. La bonne gouvernance, les réformes politique et judiciaire et un système de protection sociale intégré pour tous sont autant de mécanismes qui contribueront à un développement social et économique à plus long terme. D’autre part, la conférence a lancé un appel aux employeurs étrangers et nationaux, de même qu’aux ONG et aux organisations internationales, au nom de la promotion d’emplois décents et du respect des normes du travail de l’OIT et du Code du travail haïtien.

« La distribution d’aide internationale à Haïti doit être soumise à la condition du respect des normes du travail fondamentales, cependant qu’Haïti doit recouvrer sa souveraineté. Le mouvement syndical appelle également au renforcement de la présence de l’OIT en territoire haïtien et au plein respect des droits syndicaux en Haïti », a déclaré Victor Baez, secrétaire général de l’Organisation régionale de la CSI pour les Amériques – CSA.
La feuille de route a été confiée au représentant du ministère du travail d’Haïti, qui a déclaré l’engagement de son gouvernement à inclure le mouvement syndical haïtien unifié au processus de reconstruction.

Lors de la cérémonie de clôture, les syndicalistes ont exprimé leur solidarité avec les membres du syndicat des employés de l’office national d’assurance (SEONA), affilié à la CTH, membre de la CSI, et son président Reginald Petit-Homme. Les membres du SEONA ont été victimes de harcèlements, de mutations arbitraires et de licenciements antisyndicaux à partir du moment où un nouveau directeur en a pris les commandes. Pour l’heure, les droits syndicaux se trouvent sérieusement compromis en Haïti.

Pour lire le texte intégral de la feuille de route

Pour lire le document de fond

Le sommet de Saint-Domingue a été organisé avec le concours de la CSI, de la CSA, de l’IBB, de l’IE, de l’UITA, de l’ISP et d’UNI.


La CSI représente 176 millions de travailleurs dans 312 organisations affiliées dans 155 pays et territoires. http://www.youtube.com/ITUCCSI

Pour de plus amples informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI au : +32 2 224 0204 ou au +32 476 621 018.

Photo: caritas International