Turquie : Treize dirigeants syndicaux en garde à vue

La Confédération syndicale internationale (CSI) a fermement protesté contre une nouvelle violation flagrante des droits syndicaux en Turquie. La liste interminable d’atteintes de ce genre en Turquie met sérieusement en doute la volonté du gouvernement turc d’honorer les obligations qui lui incombent en vertu du droit international.

Bruxelles, le 11 décembre 2009: La Confédération syndicale internationale (CSI) a fermement protesté contre une nouvelle violation flagrante des droits syndicaux en Turquie. La liste interminable d’atteintes de ce genre en Turquie met sérieusement en doute la volonté du gouvernement turc d’honorer les obligations qui lui incombent en vertu du droit international.

D’après les informations reçues par la CSI, la quasi-totalité des membres du Comité exécutif et plusieurs responsables de la branche syndicale du syndicat des ouvriers du transport Nakliyat-Is ont été placés en garde à vue le lundi 7 décembre, tandis que la police faisait une descente dans le siège du syndicat. Nakliyat-Is est affilié à la confédération syndicale DISK (Devrimci Isçi Sendikalari Konfederasyonu), elle-même affiliée à la CSI. Au total, dix dirigeants du syndicat restent en garde à vue, y compris le président du Nakliyat-Is, Ali Riza Küçükosmanoglu, qui est également membre du comité exécutif de la confédération DISK, et le secrétaire général Aziz Cengiz.

La police a également perquisitionné les domiciles des syndicalistes et les locaux du syndicat à Istanbul, à Konya et à Gebze. Les syndicalistes se trouvent accusés d’ « avoir organisé une association de grand banditisme à des fins de lucre. » Comme dans la majorité des cas d’arrestations de syndicalistes survenus récemment, les avocats de la défense n’ont pas été autorisés à accéder aux dossiers de leurs clients. La CSI craint que cette vague de persécution contre le syndicat soit en représailles des victoires qu’il a remportées récemment dans sa lutte en défense des droits des travailleurs qu’il représente.

« Cette arrestation de dirigeants syndicaux est parfaitement inacceptable et évoque le procès qui avait été engagé contre 31 dirigeants et membres du syndicat turc du secteur public KESK », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

La CSI avait assisté à ce procès en novembre, qui s’était soldé par la libération de 22 des prévenus. Ceux-ci avaient déjà écoulé six mois en prison sans avoir droit à une procédure juste et équitable. Les 31 prévenus devront néanmoins tous comparaître pour une nouvelle audience du tribunal en mars de l’année prochaine ( voir CSI En Ligne antérieur).

Dans une lettre adressée au gouvernement turc, la CSI a exhorté le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer le plein respect des droits des travailleurs en Turquie et libérer tous les syndicalistes détenus, en vertu des obligations découlant des traités internationaux souscrits par la Turquie, y compris la Convention 87 de l’OIT sur la liberté d’association et le droit d’organiser, la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Convention européenne des droits de l’homme.


La CSI représente 175 millions de travailleurs dans 155 organisations affiliées dans 311 pays et territoires. http://www.youtube.com/ITUCCSI

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Photo: ciaron