Turquie : Vingt-deux syndicalistes demeurent sous les verrous

Le 29 mai dernier, la Confédération syndicale internationale (CSI) et l’Internationale de l’éducation (IE) ont adressé une lettre conjointe au gouvernement de la Turquie, condamnant fermement les interventions de la police turque contre leurs affiliées respectives

Bruxelles, le 17 juin 2009: Le 29 mai dernier, la Confédération syndicale internationale (CSI) et l’Internationale de l’éducation (IE) ont adressé une lettre conjointe au gouvernement de la Turquie, condamnant fermement les interventions de la police turque contre leurs affiliées respectives, la Confédération des syndicats des employés de la fonction publique (KESK) et le Syndicat des enseignants Egitim Sem, affilié à la KESK (cf. CSI en ligne précédant ).

A l’heure de rédiger ces lignes, quatorze des personnes écrouées à l’issue de l’intervention des forces de police au siège central de la KESK, à Ankara, et dans les bureaux des sections locales de la KESK à Istanbul demeuraient sous les verrous. Ils ne sont pas les seuls syndicalistes turcs à se trouver derrière les barreaux en ce moment. En effet, le nombre total de membres et de dirigeants de la KESK et du syndicat des enseignants Egitim-Sen en détention, y compris celles et ceux arrêtés précédemment, se monte désormais à 22. Les rapports reçus par la CSI font état de conditions extrêmement éprouvantes dans la prison où se trouvent incarcérés les syndicalistes. Parmi eux se trouve, notamment, Elif Akgül Ates, ancienne secrétaire du département des femmes d’Egitim-Sen, dont l’état de santé suscite préoccupation. Les avocats de la défense n’ont toujours pas obtenu l’accès à leurs dossiers.

Le 15 août prochain doivent débuter les négociations sur les conditions de travail des salariés du secteur public. Or quand elles y font allusion, les autorités turques parlent de « pourparlers consultatifs collectifs », ce qui, en soi, représente une entorse à la Convention nº 98 de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative à la négociation collective ratifiée par la Turquie en 1952.

Dans une lettre adressée au gouvernement turc (en anglais), la CSI enjoint au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan d’ordonner la libération immédiate et inconditionnelle de tous les dirigeants et membres de la KESK et du syndicat Egitim-Sen actuellement sous les verrous et d’adopter une approche plus constructive à l’égard des syndicats et de leurs activités en général.

« Les activités syndicales en défense des droits des travailleurs ne peuvent, d’aucune manière, être exercées dans un climat qui ne soit pas exempt de toute violence, représailles ou menaces contre des dirigeants ou des membres de syndicats », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

Photo: Newroz 2005


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