Corée: Hausse des atteintes aux droits des travailleurs

Une mission syndicale internationale* en visite en Corée cette semaine a relevé une détérioration de la situation au plan des droits syndicaux et le non-respect par la Corée de son engagement à respecter les normes internationales du travail auxquelles elle à souscrit lors de son accession à l’OCDE en 1996.

Bruxelles, le 26 février 2009 (CSI En Ligne) : Une mission syndicale internationale* en visite en Corée cette semaine a relevé une détérioration de la situation au plan des droits syndicaux et le non-respect par la Corée de son engagement à respecter les normes internationales du travail auxquelles elle à souscrit lors de son accession à l’OCDE en 1996. Le gouvernement a, d’autre part, manqué d’appliquer les recommandations faites par l’Organisation internationale du travail concernant la mise en conformité de sa législation avec les normes fondamentales de l’OIT.

La mission syndicale est intervenue à la demande de l’affiliée coréenne de la CSI, la Confédération coréenne des syndicats (KCTU), dont l’ancien président, Lee Suk-haeng demeure en prison depuis son incarcération suite à une action de grève en 2008. Le gouvernement a rejeté les demandes de la délégation syndicale internationale en vue d’un entretien avec le ministre du Travail coréen pour faire le point sur la situation. Le ministère de la Justice a, lui aussi, refusé, en dernière minute, d’accorder à la délégation syndicale un droit de visite à la maison d’arrêt où se trouve incarcéré Suk-haeng Lee.

Au sommet des préoccupations syndicales figure le recours par le gouvernement coréen à l’article 314 du code pénal (« obstruction aux affaires ») aux fins de restreindre sévèrement toute activité syndicale légitime. A l’issue de ses entretiens avec les dirigeants syndicaux, les dirigeants d’entreprises et les hauts responsables de la fonction publique, la délégation syndicale a également examiné le recours croissant à l’emploi temporaire et précaire. A ce propos, elle a relevé que la période minimum pendant laquelle un travailleur « irrégulier » peut se voir refuser un contrat d’emploi permanent a désormais été revue à la hausse, de 2 à 4 ans. La mission syndicale s’est dite préoccupée par le fait que le gouvernement, qui cherche aussi à revoir à la baisse le salaire minimum, fasse porter aux travailleuses et travailleurs la majeure partie du fardeau de la crise économique.

Pas le moindre progrès n’a été engrangé au plan des droits des travailleurs depuis que la surveillance spéciale de la situation coréenne par l’OCDE à touché à sa fin en 2007, ni depuis les conclusions additionnelles faites par l’OIT courant 2008.

Le rapport de mission final devrait inclure des recommandations en faveur d’une reprise de la surveillance par l’OCDE et l’envoi possible d’une nouvelle mission syndicale internationale de haut niveau qui aurait pour objet d’amorcer le dialogue si important avec les autorités coréennes afin de garantir aux travailleuses et travailleurs coréens des protections adéquates et conformes au droit international.

*La mission était composée de représentants de la CSI et de son organisation régionale CSI-AP, de la Fédération internationale des ouvriers du métal (FIOM), de l’Internationale des services publics (ISP) et de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (CSC-OCDE).

Photo: KCTU

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