Protéger les travailleurs migrants contre les retombées de la crise

« Le mouvement syndical international est très attentif à ce que les réponses à la crise financière et économique actuelle ne soient pas élaborées au détriment des droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses migrants », avertit Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI.

18 décembre –Journée Internationale des Migrants
Nouveau rapport sur l’action syndicale pour les migrants au Costa Rica

Bruxelles, le 18 décembre 2008 : « Le mouvement syndical international est très attentif à ce que les réponses à la crise financière et économique actuelle ne soient pas élaborées au détriment des droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses migrants », avertit Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI.

Dans le contexte de pertes d’emploi massives, les travailleurs et travailleuses migrants, généralement confinés dans les secteurs les plus précaires et les moins protégés, sont en première ligne face à la crise économique et financière. Des répercussions importantes sont aussi à craindre pour les familles dans les pays d’origine dont la survie repose grandement sur les transferts de fonds des immigrés.

La question des migrations est un point clé de l’agenda de la réunion du Conseil général de la CSI qui se tient à Bruxelles cette semaine.
«  La recherche d’une solution à la crise financière mondiale doit se faire en garantissant plutôt qu’en restreignant la mobilité des personnes », avait déjà averti Sharan Burrow, présidente de la CSI, au 2e Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD) à Manille en octobre dernier.

Se souvenant des retombées dramatiques pour les migrants de la crise financière asiatique de 1997 qui s’était traduite par la brutale expulsion de nombreux travailleurs migrants, le mouvement syndical international est très attentif à ce que les mêmes erreurs douloureuses pour les migrants ne soient pas reproduites et à ce que les migrants soient, à l’inverse, considérés comme des acteurs à part entière des politiques socio-économiques et des stratégies de développement à long terme tant dans les pays d’accueil que d’origine.

« Le lien étroit entre changement climatique et migrations pose en outre un nouveau défi gigantesque auquel la communauté internationale doit répondre dans le respect des droits fondamentaux des personnes », ajoute Guy Ryder.

Pour rappel, le Congrès fondateur de la CSI à Vienne en 2006 a placé la question de la lutte contre les discriminations au rang de ses premières priorités d’action, avec un accent particulier sur la défense des femmes travailleuses migrantes représentant une proportion importante, croissante, et particulièrement discriminée de la main-d’œuvre migrante. Depuis 2006, la CSI développe "un plan d’action" concret en vue de mieux organiser les migrants, de défendre et promouvoir leurs droits et d’améliorer leurs conditions de travail, au sein du mouvement syndical en insistant notamment sur le cadre des négociations collectives. La CSI promeut aussi le partenariat avec les ONG et autres acteurs de la société civile concernés.

Dans le cadre du renforcement de la solidarité Sud/Sud, la CSI a lancé trois accords de partenariat entre des organisations affiliées de différentes régions avec le soutien de LO-TCO Suéde. Ces trois projets pilotes concernent l’Indonésie(SPSI) et la Malaisie(MTUC), le Sénégal(CNTS) et la Mauritanie(CGTM), le Nicaragua (CST,CUS, CUSa) et le Costa Rica (CTRN)(*). Des centres d’information et de soutien en faveur des travailleurs migrants ont été mis en place en Malaisie par la MTUC, en Mauritanie par la CGTM et au Costa Rica par la CTRN(*). Dans de nombreux syndicats, des projets implantés de longue date et des campagnes de mobilisation visent à assurer la pleine intégration des travailleurs migrants et de leurs familles. A Hong Kong par exemple, les migrants ont mis sur pied leur propre syndicat qui est affilié à la HKCTU (Hong Kong Confederation of Trade Unions).

Les syndicats continuent de faire pression sur les gouvernements des pays d’origine et de destination pour qu’ils intègrent cette approche basée sur les droits des travailleurs migrants au niveau national, dans le cadre d’accords bilatéraux et régionaux, et pour qu’ils l’harmonisent au niveau mondial. Le mouvement syndical international s’appuie sur les instruments juridiques existants de l’OIT (Convention 97 et 143) et des Nations Unies (1990) dont il promeut la ratification et réclame en outre une nouvelle Convention de l’OIT spécifique pour protéger les travailleurs domestiques qui constituent une catégorie de travailleuses migrantes particulièrement vulnérables.

(*) Dans le cadre du suivi des accords de partenariats syndicaux bilatéraux, une mission internationale de la CSI s’est rendue au Costa Rica en novembre dernier pour se rendre compte du travail effectué sur le terrain par le Centre syndical des migrants(CSM) costaricain. Vous trouverez plus d’information dans le nouveau rapport « Vision syndicale » intitulé « Costa Rica: Aider les migrants à s’organiser » (16 pages)


La CSI représente 168 millions de travailleurs dans 311 organisations affiliées dans 155 pays et territoires.

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