Singapour : Nouveau rapport sur les droits des travailleurs

Un nouveau rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI), sur les normes fondamentales du travail à Singapour, qui coïncide avec l’examen, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), des politiques commerciales de ce pays, attire l’attention sur les diverses restrictions des droits syndicaux de la main-d’œuvre et sur d’autres domaines où les normes fondamentales du travail ne sont pas respectées.

Bruxelles, le 14 juillet 2008 : Un nouveau rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI), sur les normes fondamentales du travail à Singapour, qui coïncide avec l’examen, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), des politiques commerciales de ce pays, attire l’attention sur les diverses restrictions des droits syndicaux de la main-d’œuvre et sur d’autres domaines où les normes fondamentales du travail ne sont pas respectées.

Singapour n’a pas ratifié la Convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical. Plusieurs dispositions légales restreignent le droit de s’organiser, par exemple en ce qui concerne l’inscription des syndicats et le droit syndical des travailleurs du secteur public, même si dans la pratique, des exceptions sont consenties. Le droit de grève est reconnu mais limité notamment pour les travailleurs des « services essentiels ».

En ce qui concerne la discrimination, le rapport note que le statut des travailleuses s’améliore grâce aux efforts d’éducation et aux programmes en faveur des femmes, mais les écarts de rémunération subsistent. Dans le secteur privé, les femmes n’occupent encore que très peu de postes de direction. Les travailleurs étrangers, issus de pays voisins et pour la plupart non qualifiés, représentent trente pour cent de la main-d’œuvre totale. Bon nombre d’entre eux sont des employés de maison : on estime en effet à 150 000 le nombre de femmes employées de maison à Singapour. Le temps de travail des travailleurs étrangers est en général plus long et il semble que leurs conditions de logement, surtout pour les travailleurs de la construction, laissent à désirer.

Le rapport précise par ailleurs que Singapour a ratifié les deux conventions de l’OIT relatives au travail des enfants. Malgré de récents efforts dans ce domaine, certains éléments de la législation de Singapour portant sur le travail des enfants doivent encore être modifiés pour être en conformité avec les normes internationales. Toutefois, sur le terrain, il n’y a pas de signe de travail des enfants grâce à la priorité accordée à l’éducation.
Enfin, le rapport soulève le problème de la traite des femmes des pays voisins vers Singapour, souvent à des fins de prostitution.

Dans le rapport, la CSI invite les autorités de Singapour à ratifier au plus vite les trois conventions fondamentales de l’OIT que le pays pas n’a pas encore ratifiées, à savoir les Conventions nos 87, 111 et 105. La législation doit être conforme aux Conventions nos 87 et 98, notamment en ce qui concerne la disposition relative au droit légal des travailleurs du secteur public de former des syndicats et l’annulation des restrictions légales en matière de grève. En outre, le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour réduire l’écart salarial et pour mettre un terme aux contraintes professionnelles qui pèsent sur l’emploi des femmes. Il convient également qu’il renforce les mesures visant à protéger la main-d’œuvre migrante, y compris les travailleurs de la construction et les employés de maison.

Il est possible de lire le rapport complet (en anglais) en cliquant ici


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