Colombie: Les droits des travailleurs bafoués par des entreprises nationales et multinationales

Certaines entreprises nationales et multinationales semblent s’être dotées d’un plan systématique pour détruire les organisations syndicales. C’est notamment le cas de la multinationale espagnole Union Fenosa et de sa filiale colombienne Electricaribe, que le syndicat des travailleurs de l’électricité de la Colombie (SINTRAELECOL) accuse de recourir à une stratégie basée sur le harcèlement, la persécution et des actions répressives et illégales contre les travailleuses et les travailleurs pour annihiler l’organisation syndicale.

Bruxelles, le 3 juillet 2008 : Certaines entreprises nationales et multinationales semblent s’être dotées d’un plan systématique pour détruire les organisations syndicales. C’est notamment le cas de la multinationale espagnole Union Fenosa et de sa filiale colombienne Electricaribe, que le syndicat des travailleurs de l’électricité de la Colombie (SINTRAELECOL) accuse de recourir à une stratégie basée sur le harcèlement, la persécution et des actions répressives et illégales contre les travailleuses et les travailleurs pour annihiler l’organisation syndicale. Elles auraient notamment recours à des procédures fallacieuses pour licencier des employés conformément aux quotas de réduction mensuels des effectifs imposés par la direction générale en Espagne, réduisant, par là-même, le pourcentage de personnel couvert par la convention collective et affilié à SINTRAELECOL.

La société Good Year Colombia a recours à des procédés similaires pour contraindre les travailleuses et travailleurs à se désaffilier du syndicat SINTRAINCALPA, sans se soucier de la Convention nº 87 de l’OIT ratifiée par la Colombie. Dans l’entreprise Relleno Sanitario Doña Juana, responsable du traitement des déchets dans la capitale colombienne, 150 travailleuses et travailleurs, dont 90% sont affiliés à la Coopérative de travail associé (CTA), ont appris que leur coopérative, dont le siège est basé à Cali, serait démantelée et qu’ils seraient tenus de s’affilier auprès de la CTA de Medellin. Ils n’ont toutefois pas été informés de ce qui adviendrait des cotisations qu’ils avaient déjà versées auprès de la CTA de Cali.

L’entreprise Carbosan, cofiliale de Carboandes et de l’entreprise portuaire de Santa Marta a été dénoncée par la CUT, une des affiliées colombiennes de la CSI - les deux autres étant la CGT et la CTC – pour avoir exploité de façon abusive 70 employés en les soumettant au régime de sept jours en équipe de jour, suivis de sept jours en équipe de nuit, et les avoir ensuite licenciés sans rémunération. Les travailleuses et travailleurs concernés ont tenté d’établir un syndicat mais le ministère de la Protection sociale leur a refusé l’inscription sous prétexte que les employés étaient assignés à une mission et n’avaient, dès lors, pas le droit de s’organiser.

« De tels procédés sont inadmissibles," a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. "Il est impératif de respecter les droits fondamentaux des travailleurs et les conventions de l’OIT ratifiées par la Colombie. »

Dans une lettre adressée aux autorités colombiennes (seulement en espagnol), la Confédération syndicale internationale exhorte le gouvernement et les entreprises nationales et transnationales à respecter la Constitution nationale et les conventions de l’OIT ratifiées par la Colombie et, par-là même, contraignantes. Il incombe, de toute urgence, au gouvernement et au patronat de respecter la convention tripartite au nom de la paix et de la démocratie et d’œuvrer à l’établissement
d’un climat plus favorable à l’exercice de la liberté syndicale.


La CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 311 organisations affiliées nationales dans 155 pays.

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