Le travail décent, élément essentiel du développement durable

Une délégation syndicale composée de 50 membres a entamé ses travaux à la Commission des Nations unies sur le développement durable (CDD) à New York en appelant les pays membres à traiter le « travail décent » comme un élément essentiel de tout agenda visant à l’agriculture durable et au développement rural.

Bruxelles, le 6 mai 2008: Une délégation syndicale composée de 50 membres a entamé ses travaux à la Commission des Nations unies sur le développement durable (CDD) à New York en appelant les pays membres à traiter le « travail décent » comme un élément essentiel de tout agenda visant à l’agriculture durable et au développement rural.

Les syndicats, un des neuf Groupes Majeurs de l’Agenda 21, participent à des réunions avec les gouvernements et les agences internationales pour évaluer les progrès accomplis sur le plan du développement durable depuis le Sommet mondial de 2002 dans les domaines suivants : Agriculture, désertification, sécheresse, ressources naturelles, développement rural et Afrique.

Dans ses remarques initiales préparées pour la session d’ouverture, Thierry Dedieu, secrétaire confédéral de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) a rappelé qu’à l’heure où l’attention se trouve centrée sur les répercussions catastrophiques de l’augmentation des prix des denrées alimentaires, il ne faut pas oublier les protagonistes de l’industrie agricole, à savoir les millions de travailleuses et travailleurs salariés ou informels qui amènent les aliments jusqu’à nos tables.

« L’Agenda du travail décent de l’OIT est critique pour le secteur agricole », a déclaré Dedieu. « De vastes segments de l’industrie sont désormais touchés par l’emploi précaire sous toutes ses formes : taux salariaux inacceptables, insalubrité et insécurité au travail, insécurité de l’emploi et bon nombre d’autres irrégularités. Ainsi, par exemple, en 2007, plus de 170.000 ouvriers agricoles perdirent la vie à cause de leur travail. »

« Au cours des deux prochaines semaines, la délégation syndicale présentera le bilan des progrès accomplis par les syndicats pour rendre plus viables les industries concernées par l’agriculture et le développement rural », a-t-il signalé. « Nous sommes arrivés à apporter la santé et la sécurité à des millions de travailleuses et travailleurs au travers de négociations à l’échelle d’entreprise et d’accords-cadres et nous avons, en même temps, continué de promouvoir des accords internationaux tels que la Convention nº 184 de l’OIT sur la santé et la sécurité dans l’agriculture. »

Lors d’un entretien téléphonique qui a précédé la session d’ouverture, Winston Gereluk, coordinateur du caucus syndical, a promis que les syndicats présenteraient un message cohérent à la réunion des gouvernements. « La plupart des problèmes associés aux thèmes de la CDD de cette année sont attribuables à la poursuite de méthodes de production non viables qui excluent le « monde du travail » en tant que plate-forme positive pour le changement. »

« Nous pouvons étendre le développement industriel durable en favorisant les emplois verts et le travail décent », a affirmé Gereluk. « Nous demanderons à la CDD de laisser clairement entendre aux décideurs qu’ils peuvent promouvoir le commerce et l’investissement sur la base d’un modèle de croissance économique qui éradique la pauvreté, protège l’environnement et soutient la justice sociale et l’égalité. »

Les politiques soutenant l’emploi vert et le travail décent dans l’agriculture et le système alimentaire mondial peuvent contribuer à fournir des solutions essentielles en réponse à la sécheresse et à la désertification, ainsi que dans le domaine du développement rural, a fortiori lorsqu’elles s’accompagnent de politiques pour la conservation de l’énergie et la protection de l’environnement », a-t-il signalé. Un rapport de progrès sur l’emploi vert préparé par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) et la Confédération syndicale internationale (CSI) sera présenté à l’occasion d’un déjeuner de travail avec les délégations gouvernementales, la semaine prochaine.

« Les résultats des politiques sur «l’emploi vert et le travail décent » resteront néanmoins limités, à moins que les gouvernements ne s’attaquent également aux obstacles qui compromettent leur application », a dit Gereluk. « Il est insensé de parler de développement durable à l’heure où les prix des denrées alimentaires grimpent en flèche, dépassant de loin la capacité des revenus des travailleurs, tandis que l’industrie amasse des profits incommensurables. »

Le développement en Afrique est rendu difficile par la limitation de l’autorité et des ressources dont disposent les gouvernements pour pouvoir procéder aux changements nécessaires. Il a souligné la nécessité d’un secteur public fort, capable de garantir une surveillance et un contrôle efficaces des programmes. « Celui-ci devra être complété par une main-d’œuvre informée et en possession des droits et des capacités lui permettant de participer pleinement à la prise de décision à l’échelon d’entreprise. »

Les syndicats qui assistent à la CDD mettront aussi en exergue le besoin d’intégrer le changement climatique, le problème de l’eau et la santé professionnelle en tant que thématiques-clefs pour l’ensemble des secteurs. « Il semblerait quelque peu vain de concevoir des plans pour l’Afrique si la réalité du VIH/Sida à travers le continent érode, entre temps, la capacité des gouvernements à fournir des services », a conclu M. Gereluk.

Les syndicats encourageront la CDD à exploiter la pleine participation des travailleurs et des syndicats dans la prise de décisions visant des solutions à l’échelle d’entreprise et le soutien en faveur des politiques énergiques requises au niveau de la communauté. Les syndicats distribueront aux délégations de pays un dossier d’information dans lequel sont reprises les thématiques qu’ils souhaitent voir soutenues par la réunion de l’ONU. Pour accéder au dossier, prière de cliquer sur un des liens suivants:

English : http://www.global-unions.org/pdf/ohsewpO_8Ac.EN.pdf
Français: http://www.global-unions.org/pdf/ohsewpO_8Ac.FR.pdf
Español: http://www.global-unions.org/pdf/ohsewpO_8Ac.SP.pdf

Pour plus d’informations :
Lucien Royer
Confédération syndicale internationale (CSI)
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