Élection FIFA : Van Praag, meilleur espoir pour les travailleurs au Qatar et la fin de la corruption à la FIFA

Nouveau sondage : Faute de réformes adéquates en matière de droits des travailleurs, l’opinion publique néerlandaise, portugaise et suisse estime que la FIFA doit revenir sur sa décision d’accorder la Coupe du monde de 2022 au Qatar.

Le président de la fédération néerlandaise de football, Michael van Praag, incarne le meilleur espoir pour les travailleurs migrants exploités sur les chantiers du Qatar dans le cadre des préparatifs de la Coupe du monde de 2022, selon la CSI. Van Praag, le prince Ali de Jordanie et la star internationale du football, Luis Figo, ont tous les trois présenté leur candidature aux élections pour la présidence de la FIFA, le 29 mai prochain, contre l’actuel président Joseph Blatter.

Les trois candidats en lice contre Blatter, qui occupe la présidence de la FIFA depuis 17 ans, ont évoqué la nécessité d’éradiquer la corruption et d’instaurer des normes relatives aux droits humains et aux droits des travailleurs à la FIFA. Van Praag et la Fédération néerlandaise de football qu’il dirige ont jusqu’ici prononcé les déclarations les plus concrètes concernant le tristement célèbre système d’exploitation des travailleurs qui sévit au Qatar et la nécessité impérative d’une action de la FIFA à ce niveau.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « La FIFA a la possibilité d’échapper à la catastrophe d’une Coupe du monde construite sur le dos de l’esclavage moderne au Qatar en élisant un candidat qui agira résolument en faveur des droits humains. Le prince Ali a, lui aussi, fait des déclarations très fermes à ce propos mais seul un candidat, en l’occurrence Michel van Praag, a inclus les droits humains dans son manifeste électoral. Sur cette base, Monsieur van Praag représente, à l’heure actuelle, le meilleur espoir de voir la FIFA exercer une réelle pression sur le Qatar vers une réforme de sa législation du travail médiévale. »

À l’instar de Michael van Praag, le prince Ali de Jordanie s’est, lui aussi, engagé à entreprendre une réforme de la gouvernance de la FIFA et à inclure des clauses relatives aux droits humains dans les appels à candidatures futurs pour les grands événements de la FIFA. Les engagements de Figo au plan des droits humains sont, quant à eux, moins clairs. Il est entendu que la FIFA, elle-même, serait en train de manœuvrer en coulisse sur des propositions portant sur les droits humains et les normes du travail qui n’ont, cependant, pas encore rendues publiques, et ce à seulement trois semaines de son Congrès. La première fois que les syndicats ont soulevé des préoccupations à la FIFA concernant des cas d’exploitation liés à la Coupe du monde remonte à il y a dix ans.

Un sondage Ipsos MORI réalisé pour la Confédération syndicale internationale montre qu’il n’y a pas de majorité claire en faveur du maintien de la Coupe du monde Qatar 2022 en l’absence de droits des travailleurs.

Si le gouvernement du Qatar ne modifie pas ses lois pour contribuer à minimiser les accidents du travail et le taux de mortalité des ouvriers de la construction travaillant dans l’infrastructure de la Coupe du monde de football de 2022, une majorité des personnes interrogées dans le cadre de ce sondage à travers trois continents sur quatre estime que la FIFA devrait revenir sur sa décision d’accorder la Coupe du monde de 2022 au Qatar.

Un nouveau sondage auquel ont pris part 3800 adultes en Jordanie, aux Pays-Bas, au Portugal et en Suisse, pays dont sont issus les quatre candidats à la présidence de la FIFA, montre un soutien résolu en faveur d’une révocation de la décision d’accorder la Coupe du monde de 2022 au Qatar si celui-ci n’entreprend pas une réforme effective de sa législation du travail.

Ci-dessous sont repris les principaux résultats du sondage Ipsos MORI réalisé entre le 13 avril et le 2 mai 2015 :

  • Sept sondés sur dix en Suisse, pays du siège de la FIFA et de l’actuel président Sepp Blatter, estiment que la FIFA devrait revenir sur sa décision d’accorder la Coupe du monde de 2022 au Qatar. Les Suisses sont les plus fervents partisans d’une telle mesure.
  • Près de deux tiers (64%) des sondés aux Pays-Bas, pays dont est originaire Michael van Praag, estiment que la FIFA devrait revenir sur sa décision d’accorder la Coupe du monde de 2022 au Qatar.
  • Plus de la moitié des sondés au Portugal, pays de Luis Figo, estiment que la FIFA devrait revenir sur sa décision d’accorder la Coupe du monde de 2022 au Qatar.
  • En Jordanie, dont est issu le prince Ali bin al-Hussein, l’opinion est divisée, avec trois personnes sur dix (27%) indécises, 49% qui estiment que la FIFA ne doit pas revenir sur sa décision d’accorder la Coupe du monde de 2022 au Qatar et 24% en faveur d’une telle mesure.

Concernant les résultats de l’enquête, Sharan Burrow a déclaré : « Ce sondage relève l’inquiétude profonde que suscite auprès de l’opinion publique une Coupe du monde 2022 construite sur le dos d’une exploitation fragrante de la main-d’œuvre migrante et au prix d’un nombre épouvantable de morts et de blessés. Même en Jordanie, où l’on aurait pu s’attendre à un fervent soutien public en faveur de ce qui serait la première Coupe du monde à se tenir dans le monde arabe, une moitié seulement des sondés estime que celle-ci devrait avoir lieu indépendamment de la situation au plan des droits des travailleurs et trois sur dix restent indécis. Il revient à chacun des quatre candidats à la présidence de la FIFA de reconnaître à quel point la FIFA se trouve sous les feux des projecteurs en matière de droits des travailleurs. »

Alors que les trois nouveaux candidats se réunissent à Nyon, en Suisse, aujourd’hui, pour décider si un ou deux d’entre eux se retireront de la course pour augmenter les chances d’un changement décisif au Congrès de la FIFA, la pression monte sur le président en fonction âgé de 79 ans, Sett Blatter, ainsi que sur la hiérarchie de la FIFA, qui ont manqué d’inclure l’abolition de l’esclavage moderne au Qatar au nombre des conditions d’octroi de la Coupe du monde. Une série de scandales de corruption autour de la décision d’accorder les droits d’organisation de la Coupe au Qatar ont donné un élan supplémentaire aux trois candidats externes qui ont, chacun, prononcé des engagements fermes contre la corruption et en faveur de l’introduction de la transparence. La FIFA accuse aujourd’hui un retard considérable par rapport au Comité international olympique qui, l’année dernière, a signalé une série de réformes dans le cadre de son Agenda Olympique 2020.

Note à la rédaction :
Question :
« Si le gouvernement du Qatar ne modifie pas ses lois pour contribuer à minimiser les accidents du travail et le taux de mortalité des ouvriers de la construction travaillant dans l’infrastructure de la Coupe du monde de football de 2002, estimez-vous que la FIFA doive ou non revenir sur sa décision d’accorder la Coupe du monde de 2022 au Qatar ? »

Base : Jordanie 800, Pays-Bas 1000, Portugal 1020, Suisse 1008

{{}} Jordanie Pays-Bas Portugal Suisse
La FIFA devrait revenir sur sa décision d’accorder la Coupe du monde de 2022 au Qatar si celui-ci ne modifie pas sa législation du travail 24% 64% 52% 70%
La FIFA ne devrait pas revenir sur sa décision d’accorder la Coupe du monde de 2022 au Qatar si celui-ci ne modifie pas sa législation du travail 49% 9% 14% 18%
Je ne sais pas 27% 27% 34% 12%

Périodes durant lesquelles les sondages ont été réalisés sur le terrain :

  • Jordanie : 13 avril – 29 avril 2015
  • Pays-Bas : 17 avril – 21 avril 2015
  • Portugal : 10 avril – 21 avril 2015
  • Suisse : 16 avril – 02 mais 2015
  • Tous les résultats sont exprimés en pourcentage

Base :

  • Jordanie : 800 hommes adultes de 16 à 44 ans
  • Pays-Bas : 1010 adultes de 16 à 70 ans
  • Portugal : 1020 adultes de 16 à 64 ans
  • Suisse : 1008 adultes de plus de 16 ans
  • Les données sont pondérées en fonction du profil de population connu.
  • Les interviews ont été réalisées par téléphone portable en Jordanie, en ligne aux Pays-Bas, en personne au Portugal et par téléphone en Suisse.

Extrait du manifeste électoral pour la présidence de la FIFA de Michael van Praag :

« Droits humains
Une plus grande attention doit être accordée aux droits humains dans les Statuts de la FIFA. Je suis partisan d’une association de football qui applique les normes éthiques et morales les plus rigoureuses. Cela implique que la FIFA, elle-même, doive s’ériger en exemple à suivre et assurer que ces normes jouent un rôle-clé dans l’octroi de droits d’organisation des grands événements sportifs. »

À lire également : www.savefifa.org

Pour tout renseignement complémentaire, prière de contacter Gemma Swart +44 7944 99 07 63 [email protected]