Lancement du L20 en 2015: les syndicats turcs font pression en faveur de lieux de travail sûrs, de la lutte contre l’informalité, de bonnes conditions de travail pour les migrants et de la formation au niveau du G20

Le lancement officiel du L20 a eu lieu à Ankara aujourd’hui, auquel ont participé des représentants du gouvernement turc, dont le vice-Premier ministre, Ali Babacan; la sherpa turque; le président du Groupe de travail sur l’emploi; la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow; le secrétaire général du TUAC, John Evans; le Comité directeur turc du L20, composé notamment des secrétaires généraux de la TÜRK-IS, de la DISK et de la HAK-IS; et les représentants du B20, du T20 et du C20.

La réunion a mis l’accent sur les priorités du L20 et a permis un échange avec la présidence turque et d’autres groupes d’action.

Les organisations syndicales turques ont mis en exergue l’importance de lieux de travail sûrs, de la lutte contre l’informalité, de bonnes conditions de travail pour les migrants et de la formation au niveau du G20. Afin de coordonner les positions et les contributions turques et internationales au L20, le Comité directeur turc du L20 collaborera étroitement avec la CSI et le TUAC.

Ali Babacan et la sherpa turque ont souligné l’accent mis par la Turquie sur les « trois i », à savoir inclusion, implementation (application) et investment (investissement). Tous deux ont admis que l’impact des politiques du G20 sur les travailleurs et les travailleuses doit encore se concrétiser, ce qui avait été confirmé auparavant par le Sondage d’opinion mondial de la CSI et le Rapport de suivi du L20 – les politiques doivent non seulement être mises en œuvre mais doivent aussi être développées en prenant en considération leurs répercussions sociales. Les représentants du gouvernement turc ont présenté l’idée d’établir un cadre de mise en œuvre et de suivi en vue d’une plus grande efficacité du G20, ce qui constituerait une avancée importante.

« Les questions figurant à l’ordre du jour de la Turquie, en tant que gouvernement hôte des débats du G20, sont l’emploi, les salaires, les inégalités et l’investissement. L’investissement doit inclure tant l’infrastructure que l’économie des soins si nous voulons créer des emplois et faciliter la participation des femmes. Le L20 fera pression sur tous les gouvernements du G20 en ce qui concerne ces enjeux ainsi que d’autres défis cruciaux, notamment la transformation industrielle pour un avenir à faible intensité en carbone, les mesures visant à défendre les droits et les salaires minimums vitaux dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, la fin de l’esclavage moderne et la formalisation de l’économie informelle croissante. Les grandes économies doivent jouer leur rôle dans la construction d’un nouveau modèle commercial en vue d’élargir et de partager la prospérité », a déclaré la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow.

Entretemps, les inégalités – une question essentielle pour le L20 – doivent être abordées en tant que problème économique et social dans le cadre d’une stratégie globale, a indiqué John Evans lors de la réunion. Par conséquent, les préoccupations des travailleurs/euses doivent être mises sur la table à travers le L20. À cette fin, une approche équilibrée et inclusive de tous les groupes d’action s’avère nécessaire, ont signalé les représentants syndicaux. Si le G20 de cette année poursuit les discussions sur les inégalités et la crise du chômage des jeunes, comme l’a confirmé la sherpa durant le lancement, les syndicats peuvent y contribuer en fournissant d’importants avis pratiques.

Dans le même temps, les questions internes en Turquie préoccupent les membres du L20: un salaire minimum qui ne couvre que les besoins essentiels; les multiples catastrophes industrielles qui requièrent des mesures énergiques en matière de sécurité sur le lieu de travail; et les atteintes au droit de grève. Ces dernières se sont reflétées dans les actions des métallurgistes en marge de la réunion du L20, qui protestaient contre leur interdiction de faire grève.
Au cours des semaines à venir, les représentants du L20 engageront des consultations avec les délégués des ministres des Finances du G20 et le Groupe de travail sur l’emploi.


Le Groupe de travail sur les politiques économiques du TUAC, lors de sa réunion les 4 et 5 mars à l’OCDE, évaluera les prochaines étapes, priorités et les contributions du L20 au G20 de cette année à l’échelle mondiale. Il s’axera, en outre, sur l’établissement d’un lien entre le programme du G20 et les processus décisionnels internationaux plus larges, notamment le programme international en matière d’investissements, la COP21 et le cadre pour l’après-2015.