Auto-réforme et solidarité syndicale internationale pour Haïti

Les centrales syndicales haïtiennes ont participé à 4 jours de discussions concernant l’auto-réforme syndicale, l’avancement de l’agenda du travail décent et la coopération syndicale internationale. Elles ont également adopté une déclaration sur les droits humains des personnes d’ascendance haïtienne en République dominicaine.
Du 2 au 5 décembre, des représentants des trois centrales haïtiennes affiliées à la CSA (CTH, CSH et CTSP) et de six autres centrales nationales (CNOHA, CFOH, CGT, CATH, UACSH, Unité d’actions constructives des syndicats haïtiens et ESPM BO) ont participé à deux ateliers sur l’auto-réforme syndicale en Amérique latine et la contribution du mouvement syndical international à l’agenda du travail décent au niveau national.

Atelier de travail sur l’auto-réforme syndicale dans les Amériques : Une nécessité et un défi pour le travail décent » (1er décembre)

La présentation du « Guide syndical CSA-CSI sur l’auto-réforme syndicale » publié conjointement par la CSA et la CSI avec le concours de l’OIT-ACTRAV a servi d’introduction à une discussion sur le concept d’auto-réforme depuis la perspective de la CSA. La discussion a été suivie d’un examen des priorités depuis la perspective syndicale haïtienne. Une présentation a ensuite eu lieu sur l’expérience de l’auto-réforme par les centrales syndicales dominicaines, en présence d’Antonio Aquino, représentant de la CNUS. Dans son allocution de clôture, Victor Báez, secrétaire général de la CSA a affirmé : « Le mouvement syndical haïtien est la force qui peut construire un Haïti social qui n’a jamais été construit à ce jour, autrement dit l’édifice social ; à cette fin, il revient aux organisations syndicales de définir le modèle de développement qu’il conviendra de construire et d’œuvrer dans l’unité d’action pour le concrétiser ».

Atelier : « Un long chemin vers le Travail Décent: Le renforcement du pouvoir des travailleurs et des travailleuses et la contribution du mouvement syndical international » (3-5 décembre)

Dans le cadre du projet “Tradwafomoga”, la CSA et la CSI, avec le concours de la confédération syndicale britannique TUC et de l’ISI (Instituto Sindical de Cooperación Internacional al Desarrollo), ont organisé un deuxième atelier de travail qui avait pour objet d’évaluer les résultats des programmes d’action mis en œuvre par les centrales syndicales haïtiennes avec le soutien de la coopération syndicale internationale et de définir la voie à suivre.
Partant d’une analyse socio-économique, syndicale et politique d’Haïti, la participants ont fait le point sur le travail accompli par la CSA-CSI en Haïti et les contributions du mouvement syndical international. Enfin, sur la base de cette évaluation, une activité en groupes thématiques a été menée (protection sociale, économie informelle, syndicalisation, dialogue social et unité d’action) pour définir des plans d’action, où l’accent a été mis sur la nécessité d’un soutien politique et technique de la part du mouvement syndical international.

La CSA-CSI et les organisations syndicales partenaires présentes (FTQ Canada, CNUS République dominicaine, CGT France, CUT Brésil, CSC Belgique, TUC Grande-Bretagne, Centre de solidarité AFL-CIO, ISI, ISP et IE) ont abondé dans le sens que les centrales syndicales haïtiennes doivent définir leur propre chemin pour se renforcer et définir aussi leur propre modèle de développement, à partir duquel construire avec le concours de la coopération syndicale internationale.

Déclaration concernant la décision qui affecte les Dominicaines et Dominicains d’ascendance haïtienne en République dominicaine

Dans le cadre de ces activités, les organisations présentes ont adopté à l’unanimité une Déclaration condamnant la violation des droits humains qui résulte de la récente sentence du Tribunal constitutionnel de la République dominicaine, « laquelle dépouille de leur nationalité des milliers de Dominicaines et de Dominicains filles/fils d’Haïtiens qui ont migré dans ce pays et porte atteinte à leur droit à l’égalité devant la loi ».
À ce titre, les organisations signataires « s’engagent à agir au sein de leurs organisations respectives et auprès de leurs gouvernements respectifs pour exiger une solution rapide et pacifique qui révoque l’application des dispositions de la récente décision du Tribunal constitutionnel de la République dominicaine relative aux droits fondamentaux des Dominicaines et Dominicains d’ascendance haïtienne en République dominicaine ».

Cet article est également disponible avec des photos sur le site web de la CSA (en espagnol)