À cette fin, le secrétaire général adjoint de la CSI, Jaap Wienen, a délivré, en mains propres, au gouvernement, la feuille de route CSI-CES pour la Géorgie. Cette feuille de route reprend les recommandations du mouvement syndical international pour la mise en œuvre effective des normes internationales du travail, dans la loi comme dans la pratique, et la normalisation des processus de relations employeurs-employés à niveau national.
Cette feuille de route documente de façon détaillée une litanie d’atteintes graves et systématiques aux droits fondamentaux des travailleurs, notamment le droit d’organiser et de négocier collectivement (Conventions 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail – OIT), auxquelles les travailleurs et les adhérents de syndicats se sont vus confronter depuis de nombreuses années.
Non seulement le code du travail géorgien n’offre-t-il toujours pas de protection contre la discrimination et les actions antisyndicales mais il place, de surcroît, les travailleurs dans une situation difficile en mettant ces derniers à la merci de leurs employeurs. L’inspection du travail est inexistante et les syndicats sont systématiquement victimes d’actions et de politiques antisyndicales. La CSI suit de près la situation en Géorgie depuis un certain nombre d’années et a rendu compte de ses observations à des organisations internationales comme le BIT, l’UE et le Conseil de l’Europe. Malheureusement, le gouvernement antérieur n’était pas prêt à amorcer le moindre changement malgré de nombreuses demandes en ce sens des institutions internationales compétentes.
« L’espoir se lit dans les yeux des travailleuses et travailleurs géorgiens et de la Confédération des syndicats de Géorgie », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « La récente victoire de la coalition Rêve géorgien ouvre la voie au respect des droits des travailleurs en Géorgie. Les travailleuses et travailleurs se battent pour faire valoir leurs droits. Mais il n’y a pas une minute à perdre et la nouvelle coalition doit agir selon ses promesses. Le code du travail doit être modifié et le droit des travailleurs de s’organiser et de mener des négociations collectives doit être mis en œuvre et protégé dans la pratique. Seul un dialogue social en bonne et due forme, comme il n’y en a pas eu dans le pays depuis des années, assurera la stabilité des relations professionnelles et permettra à un mouvement syndical fort de remplir pleinement son rôle.
Voir la lettre de la CSI au Premier ministre de Géorgie, Bidzina Ivanishvili
