Déclaration de la CSI et de la CES sur la décision commune de l’UE concernant les sanctions à l’encontre de la Birmanie

Le 23 avril, l’UE a accepté de suspendre pendant un an les sanctions (« mesures restrictives ») prononcées à l’encontre de la Birmanie. Nous convenons que d’importants progrès ont été réalisés et nous sommes soulagés que l’UE n’ait pas entièrement levé ces sanctions ce qui, selon nous, aurait été une grave erreur qui aurait pu freiner la mise en place des réformes nécessaires.

La Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération européenne des syndicats (CES) sont convaincues que le chemin est encore long. En effet, la Birmanie n’est qu’au début du long chemin qui mène à la création d’une démocratie et aux Droits de l’Homme. L’UE doit peser de tout son poids pour encourager la mise en place des mesures identifiées au cours de l’année qui vient, notamment la libération inconditionnelle des prisonniers politiques et la fin du conflit armé avec les groupes ethniques. La CSI a aussi demandé à ce que plusieurs réformes soient entreprises avant une éventuelle levée complète des sanctions par un gouvernement quel qu’il soit.

Nous sommes toujours préoccupés par les violations des Droits de l’Homme, y compris les droits des travailleurs, qui perdurent dans le pays à des niveaux alarmants. Le travail forcé reste un problème majeur malgré les récentes réformes législatives et rares sont les responsables de ce type de travail à faire face à des sanctions pénales. Ainsi, nous sommes sincèrement convaincues que le rétablissement du SPG (Système de préférences généralisées) de l’UE n’est pas garanti à l’heure actuelle et, malgré la promulgation et l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation sur les syndicats en mars 2012, parmi les nombreux syndicats soutenus par la CSI et son affilié, la FTUB, qui ont déposé une demande d’affiliation, aucun n’est enregistré auprès des autorités.

Nous saluons le fait que la décision commune de l’UE reconnaisse l’importance d’un investissement responsable en Birmanie suite à la suspension des sanctions. Nous en convenons. Toutefois, nous exhortons l’UE à faire plus que simplement promouvoir des lignes directrices et des principes. Comme nous avons pu le constater, des initiatives volontaires esseulées se sont révélées particulièrement inefficaces et cela serait irréfléchi dans le cas de la Birmanie. La CSI et la CES sont fermement convaincues que les gouvernements doivent exiger des sociétés ayant des activités en Birmanie le respect des Droits de l’Homme. Ainsi, à la lumière du niveau de corruption encore élevé qui règne dans le pays et du manque flagrant de respect des Droits de l’Homme, nous proposons l’élaboration de règles contraignantes destinées à évaluer et à remédier à tout impact négatif des investissements sur les Droits l’Homme, la mise en place de rapports publics et la création de mécanismes de plaintes et d’instruments de résolution des litiges efficaces notamment. Ces mesures sont absolument nécessaires pour s’assurer qu’à l’avenir, les activités et les investissements n’aggravent pas encore les difficultés rencontrées par le pays.

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