Des rapports communiqués à la CSI par la FIJ et la FEJ (Fédérations internationale et européenne des journalistes) font état d’attaques par le gouvernement turc contre le syndicat TGS (Türkiye Gazeteciler Sendikasi), à la tête de la campagne pour la liberté de presse, qui réclame la libération de plus de 100 journalistes actuellement incarcérés en Turquie.

Le nouveau directeur général de l’Agence de presse anatolienne (agence d’information de l’État) se trouve impliqué dans des manœuvres visant à obliger les journalistes de l’agence à se désaffilier du TGS. Un nouveau syndicat a été mis sur pied avec le soutien de l’employeur et du gouvernement pour faire opposition au TGS, démarche qui vise manifestement à nuire aux syndicats indépendants.

« La situation qui sévit en Turquie ne peut plus être tolérée », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « Nous avons dénoncé depuis plusieurs mois déjà les restrictions sévères au droit syndical, la manipulation par le gouvernement des registres d’adhésion et le climat antisyndical résultant de menaces et d’intimidations incessantes. Faut-il rappeler aux autorités que la Turquie a ratifié les huit Conventions fondamentales du travail de l’OIT, y compris la Convention 87 sur la liberté syndicale et la Convention 98 relative au droit syndical au droit de négociation collective. »

La CSI se joint à la FIJ et à la FEJ pour condamner avec force ces atteintes flagrantes et graves à la liberté de presse. Dans une lettre adressée aux autorités turques, la CSI prie instamment le Premier ministre Erdogan à prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour autoriser les membres du TGS à exercer leurs activités syndicales légitimes librement, sans crainte de représailles de la part de leur employeur et/ou des autorités.