Bahreïn : La réintégration en cours des travailleurs licenciés est saluée mais il reste encore beaucoup à faire

La CSI salue l’annonce de la réintégration de plus de 1500 travailleurs et travailleuses du secteur public illicitement licenciés au lendemain des soulèvements populaires qui ont vu le jour à Bahreïn à partir du mois de février 2011.

Ces dénouements sont le fruit du travail de la commission tripartite établie en novembre dernier au niveau de l’Organisation internationale du travail, avec pour mission d’examiner au cas par cas les licenciements en cause. Le 11 mars 2012, les partenaires sociaux, nommément la Fédération générale des syndicats de Bahreïn (GFBTU) affiliée à la CSI, le ministre du Travail Jameel Humaidan et la Chambre nationale du commerce et de l’industrie, ont convenu de prolonger la durée de vie de la Commission afin d’assurer que tous les cas soient instruits et les travailleurs et travailleuses concernés réintégrés.

« C’est un dénouement encourageant, qui vient clore une année d’épreuves et d’incertitude pour ces travailleurs et leurs familles. » Cela témoigne de la force du dialogue et de la négociation et souligne le rôle positif que l’OIT peut jouer lorsque les gouvernements respectent son mandat et sa mission », a déclaré la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow. « Bien que de réelles avancées aient été accomplies, le travail de la commission n’est pas encore terminé et nous lui enjoignons de s’assurer que tous les travailleurs illégalement renvoyés puissent réintégrer leurs postes inconditionnellement le plus vite possible. »

Le processus de négociation est intervenu à la suite d’un rapport très critique issu d’une enquête indépendante commanditée par le roi de Bahreïn et de la communication par la CSI à l’OIT d’informations détaillées concernant les licenciements en masse. Il reste encore diverses questions à régler. Le Bahreïn doit veiller à la réintégration inconditionnelle et prompte de tous les travailleurs mis à pied ou licenciés qui n’ont pas encore été réintégrés.

D’autre part, tous les chefs d’accusation criminels portés à l’encontre de syndicalistes doivent être retirés et les syndicalistes incarcérés libérés séance tenante. Le gouvernement s’est, par ailleurs, engagé à envisager la ratification de la Convention 87 de l’OIT sur la liberté d’association et de la Convention 98 relative à la négociation collective.

La CSI exhorte le gouvernement à ratifier et à mettre en œuvre ces Conventions, comme preuve d’un renouveau en matière de relations professionnelles à Bahreïn. L’engagement actif continu de l’OIT s’avérera particulièrement important pour soutenir les partenaires sociaux dans la recherche de solutions à ces problèmes en suspens.

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