Le régime syrien se prépare à une guerre ouverte contre la population

Des rapports faisant état de nouvelles atrocités commises contre des civils innocents, alors que l’armée syrienne poursuit son offensive ouverte contre Homs, Idlib et plusieurs autres villes syriennes, viennent attester la détermination du régime de Bachar el-Assad à s’accrocher au pouvoir, quoi qu’il en coûte au peuple syrien.

Après avoir refusé à la Croix Rouge et au Croissant Rouge l’accès aux zones assiégées et snobé les ouvertures diplomatiques faites par la mission de l’envoyé de l’ONU, Kofi Annan, le régime intensifie, à présent, ses attaques contre la population civile, se lançant, de fait, dans une guerre ouverte contre la population syrienne, qui risque de se propager par-delà les frontières nationales.

« La réponse internationale face à l’approfondissement et au durcissement du conflit en Syrie doit être centrée sur la protection des vies humaines et la recherche d’une solution politique qui puisse, à terme, conduire à l’avènement de la démocratie dans une des sociétés les plus réprimées au monde. L’entrée d’armes dans le pays doit cesser et l’ONU doit être mandatée par la communauté internationale, y compris tous les pays membres du Conseil de sécurité, à user des pressions nécessaires pour mettre fin au carnage », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

La famille Assad, soutenue par une minorité influente, s’est maintenue au pouvoir en Syrie depuis quatre décennies. Tristement célèbre pour les massacres commis contre sa propre population, notamment au cours des années 1980, outre des milliers d’assassinats politiques, le régime s’est aussi livré à une répression impitoyable de la liberté d’expression et des autres droits fondamentaux, empêchant par-là même toute possibilité de voir se développer des organisations de la société civile indépendantes, comme les syndicats. À l’heure où la dissidence populaire va croissant, l’absence de telles organisations prive les citoyens de recours contre l’injustice politique, sociale et économique.

Depuis le début des soulèvements, il y a un an, dans la ville de Daraa, suite à l’arrestation et la torture de 15 enfants par les forces de sécurité, le régime a intensifié la répression violente. La torture, qui était déjà pratique courante avant les soulèvements, est encore plus répandue. Des journalistes ont été délibérément ciblés pour empêcher que la vérité ne puisse éclater au grand jour et la population civile a fait l’objet d’attaques de plus en plus fréquentes. Des témoignages recueillis auprès de réfugiés font même état de tortures préméditées et systématiques contre des enfants, qui auraient pour but d’intimider les familles et les communautés locales. En l’absence de tout signe réel d’une quelconque volonté de négociation de la part du régime, l’opposition armée a gagné en soutien et en force et est désormais entré en conflit ouvert avec les forces de sécurité.

« Le régime Assad et ses apologistes à l’étranger persistent à affirmer que le soulèvement est orchestré par une sorte de complot international. Il s’agit ni plus ni moins que d’un mensonge de propagande, pour travestir le dédain que couvent envers le peuple syrien le président et Assad et la minorité qui a maintenu sa famille au pouvoir depuis des décennies. Le régime est coupable de crimes odieux et les responsables doivent être traduits en justice », a dit Burrow.