En effet, les deux syndicalistes ont été inculpés en vertu de la loi sur la sûreté de l’État pour le simple fait d’avoir organisé une assemblée syndicale ayant pour objet de préparer les membres aux négociations collectives. Depuis leur arrestation initiale, la police a réprimé plusieurs autres réunions syndicales, y compris des rassemblements sociaux de syndicalistes à l’issue desquels la police a procédé à des interrogatoires de plusieurs heures.
La CSI est aussi profondément préoccupée du fait que les syndicats seront prochainement tenus de se réenregistrer en vertu d’une série de nouvelles règles rigides, cependant que les conventions collectives seront abrogées conformément au récent Décret sur les industries essentielles. Ces mesures portent un coup dur aux droits des travailleurs dans de nombreux secteurs de l’économie des îles Fidji et constituent une atteinte au droit du travail international. Il ne fait guère de doute que la procédure de réenregistrement sera exploitée aux fins de destituer les dirigeants syndicaux actuellement en fonctions et d’affaiblir la capacité des syndicats à représenter leurs membres.
La CSI déplore les harcèlements incessants dont font l’objet les syndicalistes aux îles Fidji et demande aux autorités de libérer M. Urai immédiatement et de retirer tous les chefs d’accusation portés contre lui-même ainsi que contre M. Goundar. La communauté internationale doit enjoindre au régime fidjien de se mettre en conformité avec les normes fondamentales relatives aux droits humains et syndicaux ou, à défaut, de recourir aux mesures politiques et économiques qui s’imposent pour diligenter les réformes indispensables.