Séminaire sur l’évaluation des capacités organisationnelles 2015

Le RSCD a organisé le 19 et 20 mars 2015 à Bruxelles un séminaire sur l’évaluation des capacités organisationnelles (ECO). Des représentants des organisations suivantes on fait partie : UNI, Solidarity Center (EUA), CGT (Argentine), CSC (Belgique), FNV Mondiaal (Pays Bas), CGSLB (Belgique), CSA, ISCOS (Italie), KSBSI (Indonésie), IndustriALL, CNV (Pays Bas), LO-TCO (Suède), CSI-Afrique, et l’équipe du RSCD.

Huib Huyse, chercheur à l’Institut HIVA, à l’Université de Louvain, introduit les concepts de la capacité et du renforcement de la capacité en invitant, tout d’abord, les participants à discuter et à présenter des exemples fructueux de processus de renforcement des capacités. Il met en exergue l’importance des aptitudes et compétences individuelles au regard des capacités collectives et de la capacité d’une organisation (potentiel), de même que du contexte. Il partage les définitions que donnent Baser et Morgan de la capacité : « Une combinaison émergente de compétences/qualifications individuelles, de capacités collectives (aptitudes), d’atouts et de relations qui permettent à un système humain de créer de la valeur », et du renforcement de la capacité : « Un processus de valorisation, d’amélioration et de libération de la capacité. »

Huib mentionne les spécificités du milieu syndical, où le contexte est crucial, le cadre d’interaction est spécifique et les règles du jeu sont constamment modifiées. Il souligne que le renforcement des capacités est un processus endogène, non linéaire et itératif, influencé à la fois par des facteurs internes et externes.

Emily Paulin de l’Académie d’organisation mondiale de la CSI (AOM) introduit le Programme d’organisation de la CSI. La CSI veut piloter le changement sur les lieux de travail et augmenter le nombre de travailleurs affiliés à des syndicats démocratiques. Une approche intégrée a été mise au point avec un suivi continu à l’échelon national assuré par les organisateurs régionaux. À cette fin, l’AOM organise des académies régionales, des suivis nationaux, ainsi qu’une Académie mondiale d’organisation annuelle.

Au cours de la discussion qui s’ensuit, l’organisation est reconnue comme faisant partie intégrante du renforcement des capacités. L’une des questions qui se pose est si l’organisation signifie des syndicats plus grands, plus forts ou les deux? Comment faire face au défi de l’autonomie organisationnelle ? Comment structurer, à terme, l’organisation à l’échelon national mais aussi dans le cadre de la solidarité internationale ?

Tjalling Postma de FNV Mondiaal présente la version du « Modèle des cinq capacités » (5C) utilisée par son organisation.

Veerle Lens de la CSC Belgique explique l’approche de son organisation, qui est centrée sur trois enjeux transversaux : L’intégration de l’égalité entre hommes et femmes, l’environnement/climat et le renforcement qualitatif en matière de formation.

Maresa Le Roux explique comment ils ont établi leur modèle, lui aussi basé sur le Modèle des 5C, en recourant aux cadres logiques du partenaire.

Danuta Dobosz explique que le Solidarity Centre se sert de l’outil TU-CapSAT (outil d’auto-évaluation des capacités syndicales).

Hanneke Smits explique que le CNV applique, lui aussi, le Modèle des 5C, en combinaison avec l’Indice de la société civile et une liste de contrôle organisationnel (où sont inscrites des informations recueillies auprès des organisations concernant certains enjeux-clés comme la représentation, les conventions, les services, l’organisation administrative, la situation financière, la gouvernance, les ressources humaines, etc.).

Sigrid Bergfeldt explique que LO/TCO a mis au point un outil d’évaluation qui est utilisé dans le cadre de ses activités avec les FSI et les affiliés suédois et que l’organisation est en outre dotée d’un manuel de projet sur l’approche du cadre-logique et d’un format d’application.

Les évaluations individuelles de ces deux journées sont dans l’ensemble extrêmement positives. La richesse des enseignements, l’identification d’un terrain de travail commun et certains aspects spécifiques de la méthodologie (approche régionale, 5C, …) sont soulignés au nombre des résultats particulièrement positifs du séminaire.

En conclusion, il est noté que les attentes exprimées au début du séminaire ont été accomplies. Le séminaire a articulé une première approche pour les capacités considérées comme devant être renforcées à titre prioritaire. Ces capacités et leurs éléments constituants seront regroupés et feront l’objet de discussions approfondies au sein du groupe de travail sur les partenariats, aux fins de convenir d’éléments communs. De l’intérêt a été manifesté pour l’élaboration d’un outil ECO commun avec, toutefois, certaines considérations dont il conviendra de tenir compte dans le cadre de ce travail, comme notamment: L’appropriation démocratique, la recherche d’un processus participatif, la recherche de simplicité et de fonctionnalité, le développement d’approches flexibles et adaptables en matière d’ECO, le développement d’outils didactiques, l’ouverture d’esprit. Le leadership syndical doit, lui aussi, être engagé dans ce processus.

La plupart des modèles d’ECO présentés sont des modèles conduits par les donateurs et il est dès lors d’autant plus important de travailler vers une position commune concernant les mécanismes d’analyse et d’évaluation faisant l’objet de discussions et de négociations avec les donateurs.

Après les critères communs présentés durant ce séminaire, il sera important de disposer de contributions continues vers une approche intégrée. Au cours des prochains mois, les principaux éléments du travail sur l’ECO seront abordés dans le cadre du Groupe de travail en ligne sur les partenariats. Une réunion présentielle du groupe sera aussi convoquée aux alentours de septembre pour faire le point sur l’état d’avancement des travaux.

Trouvez le rapport complet de ce séminaire, ainsi que toutes les présentations, ici.