Qatar: promesse brisée et rejet des droits de la main-d’œuvre

Le Qatar n’a pas honoré sa promesse de consulter des experts du travail internationaux pour l’introduction d’une nouvelle loi du travail alors qu’il s’y était engagé, il y a une semaine, à l’occasion d’une rencontre avec la Confédération syndicale internationale (CSI).

Les autorités mettent en œuvre des plans visant la création d’un « comité gouvernemental représentant la main-d’œuvre » au lieu d’autoriser les nombreux travailleurs et travailleuses migrants à créer leurs propres syndicats, situation qui ne fera qu’accroître les exploitations et les abus que subissent déjà les travailleurs.

Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI, a déclaré « qu’il y a une semaine, le ministre du Travail du Qatar a promis de discuter de leur projet de loi avec nous, mais aujourd’hui, ils s’empressent d’exécuter leur plan de création d’un comité gouvernemental sans tenir aucunement compte des droits de la main-d’œuvre. Personne ne devrait être trompé de la sorte, et encore moins la FIFA qui s’est engagée à soutenir de vraies normes internationales du travail dans le cadre de la Coupe du monde de 2022. Le mouvement syndical international va donc mettre en œuvre sa campagne mondiale, « Pas de Coupe du monde sans respect des droits des travailleurs ».

Le 11 juin, à l’Organisation internationale du Travail, Sharan Burrow avait rencontré une délégation qatarie de haut niveau, dont le ministre du Travail par intérim. La CSI avait fait part de sa forte préoccupation à l’égard de la législation du travail en vigueur qui ne prévoyait pas la liberté syndicale et avait prévenu que la nouvelle loi, telle que décrite dans les médias, établissant des comités de travailleurs/euses, ne mettait en aucun cas les lois du Qatar en conformité avec les normes internationales du travail. Le gouvernement avait accepté de soumettre le projet de loi à la CSI et de l’autoriser à la commenter, remarques que les autorités auraient examinées. Pourtant, quatre jours plus tard, les médias du Golfe rapportent que le projet de loi vient d’être adopté par le gouvernement et n’attend plus que la signature de l’Émir.