Philippines : une mission tripartite de l’OIT appelle à la création d’une commission présidentielle

photo: IUF

La CSI salue l’appel lancé par une mission tripartite spéciale de l’OIT organisée aux Philippines, demandant d’établir une commission présidentielle en vue d’enquêter sur les exécutions extrajudiciaires de travailleurs et de faire respecter la liberté syndicale.

Cette mission, composée de représentants du gouvernement suédois, d’organisations patronales australiennes et de syndicats des îles Fidji, demande au gouvernement de créer une commission et de soumettre un rapport à l’OIT avant le 5 juin 2023, date de l’ouverture de la Conférence internationale du Travail de cette année.

Parmi les principales recommandations, la mission demande de créer une instance unique mandatée par le président, habilitée à procéder à l’identification et à l’examen détaillé de toutes les allégations présumées d’exécutions et d’enlèvements extrajudiciaires liés au travail, sur la base d’un plan d’action spécifique prévoyant notamment un calendrier, des ressources et une obligation de rendre des comptes.

Les assassinats de 70 dirigeants et militants syndicaux, ainsi que les enlèvements de syndicalistes, relèveront de la compétence de cette commission.

Cette recommandation a été initialement formulée par les affiliés de la CSI aux Philippines (FFW, KMU, SENTRO et TUCP) et les affiliés des fédérations syndicales internationales (Global Unions). Plusieurs organisations patronales des Philippines ont, elles aussi, soutenu la création de cette commission.

Owen Tudor, secrétaire général adjoint de la CSI, a déclaré : « Cela fait de nombreuses années que des syndicalistes sont persécutés, enlevés ou tués et que les responsables de ces actes agissent en toute impunité ».

« Le président philippin Bongbong Marcos doit prendre des mesures urgentes pour établir cette commission, garantir que les responsables du règne de la terreur antisyndicale soient traduits en justice et tenir compte des autres recommandations du rapport de mission, notamment le respect de la liberté syndicale. Aux Philippines, comme partout ailleurs, les travailleurs philippins doivent avoir le droit d’organiser leurs syndicats en l’absence de toute répression ou ingérence extérieure. »