OMC : Les nouvelles propositions sur les produits manufacturés restent déséquilibrées

La CSI reste fortement préoccupée par les améliorations mineures et les importants déséquilibres des nouvelles propositions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cadre des négociations sur l’accès aux marchés pour les produits non agricoles (AMNA) sur les produits industriels. Ces propositions visent à s’approcher d’un accord de Doha lors d’une importante réunion ministérielle qui aura lieu à Genève la semaine prochaine.

Bruxelles, le 15 juillet 2008: La CSI reste fortement préoccupée par les améliorations mineures et les importants déséquilibres des nouvelles propositions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cadre des négociations sur l’accès aux marchés pour les produits non agricoles (AMNA) sur les produits industriels. Ces propositions visent à s’approcher d’un accord de Doha lors d’une importante réunion ministérielle qui aura lieu à Genève la semaine prochaine.

« À moins d’un véritable changement vers une diminution des réductions tarifaires pour les pays en développement, les négociations AMNA n’apporteront rien de positif à la main-d’œuvre de ces pays, a déclaré Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI. Le Cycle de Doha est censé encourager le développement industriel des pays en développement, leur permettant d’offrir plus d’emplois décents et de diversifier leur économie. Pourtant, telles quelles, les négociations AMNA mèneront à des pertes d’emplois. En outre, à l’avenir, elles constitueront de sérieux obstacles pour les gouvernements au moment de fournir des emplois décents et productifs. »

Les propositions prévoient une gamme un peu plus étendue de réductions tarifaires pour les pays en développement, mais leurs options restent limitées. Même s’il semble qu’un « coefficient » plus élevé puisse être utilisé, dans la réalité, cette différence signifie bien peu en termes de réductions tarifaires qui resteront très élevées pour de nombreux pays en développement. Le texte comporte certaines flexibilités pour protéger quelques produits des réductions tarifaires, mais une fois encore, elles sont limitées et n’assureront pas beaucoup de protection pour bon nombre d’industries exigeantes en main-d’œuvre.

La CSI continue d’insister pour qu’aucune concession ne soit faite entre l’AMNA et l’agriculture dans la mesure où ces deux domaines sont essentiels pour le développement. Malheureusement, les négociations ne semblent pas tenir compte de ces réalités.

De nombreux affiliés de la CSI, notamment de pays d’Amérique latine, des onze pays AMNA, de pays européens et du Japon, ont déjà demandé à leur gouvernement qu’il s’assure que les négociations AMNA n’engendrent pas davantage de chômage ou n’empêchent pas les pays de développer leurs industries. La CSI a envoyé un modèle de lettre à ses affiliés pour les aider à faire pression sur leur ministère du Commerce

« Au vu des pressions constantes que subissent les salaires, le pouvoir d’achat et les conditions de travail de la main-d’œuvre en raison de la concurrence mondiale accrue qu’engendre la libéralisation du commerce, il convient que la CSI s’interroge sur l’identité des bénéficiaires finaux de ces accords commerciaux. Les propositions sur la table ne feront rien pour changer cette triste situation mais vont au contraire accroître la pression sur les travailleurs du monde entier » a conclu Guy Ryder.


La CSI représente 168 millions de travailleuses et de travailleurs au travers de 311 organisations nationales de 155 pays et territoires.

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