Nouveau rapport de l’OIT : le marché de l’emploi reste en crise

Le rapport Tendances mondiales de l’emploi publié aujourd’hui par l’Organisation internationale du travail (OIT) confirme que malgré la progression de nombreux indicateurs économiques, le chômage mondial se maintient à des niveaux de crise.

« Le marché de l’emploi est de loin la partie la plus importante de l’économie et le rapport du BIT souligne la sévérité du chômage mondial », a indiqué Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « Le fait que plus de 205 millions de travailleurs demeurent sans emploi est sujet à préoccupation et la politique économique doit donner la priorité à la résolution de la crise actuelle. »

Le taux de chômage mondial a connu un recul à peine perceptible de 6,3% en 2009 à 6,2% en 2010. Le rapport d’aujourd’hui projette un taux de chômage de 6,1% en 2011, ce qui est nettement supérieur au taux pré-crise de 5,6%. Le taux de chômage des jeunes est plus de deux fois supérieur, alors que l’emploi ne suit pas le taux de croissance démographique. Le rapport indique un recul de la proportion emploi-population entre 2009 et 2010.

La CSI se félicité de la conclusion de l’OIT selon laquelle « il est crucial de maintenir ou de promouvoir les mesures susceptibles d’impulser la création d’emploi et de stimuler un redressement durable de l’emploi. Des résultats améliorés au plan du marché du travail contribueraient à une reprise macroéconomique plus large et permettraient de compenser les effets adverses de la consolidation fiscale. »

La CSI conteste, toutefois, le rapport lorsqu’il affirme que dans les pays développés « des politiques sont requises pour impulser la productivité du travail aux fins de réduire les coûts unitaires de la main-d’œuvre et rehausser la compétitivité »

Le mouvement syndical soutient fermement la stimulation de la productivité mais estime que celle-ci doit s’accompagner d’une augmentation des salaires. Les syndicats s’opposent à l’objectif de réduction des coûts unitaires de la main-d’œuvre car celle-ci implique que les salaires ne suivent pas la productivité.

« Des salaires plus élevés et une demande accrue des consommateurs devraient constituer la base d’une croissance durable », a déclaré Burrow. « La réponse aux déséquilibres commerciaux mondiaux passe par un élargissement accru du pouvoir d’achat dans les pays en développement et non pas par l’entrée des pays riches dans une spirale de la concurrence. »