La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a déclaré: « Nous poursuivrons nos efforts tant que le pouvoir ne sera pas restitué au peuple du Myanmar et nous devons profiter de cet anniversaire pour renouveler notre appel en faveur de la justice.
« Les nouvelles en provenance du Myanmar au cours de l’année dernière étaient dramatiques. Le peuple du Myanmar a payé un lourd tribut aux mains de ces généraux violents ».
Et d’ajouter: « Toute personne qui fait du commerce avec ce régime est inexcusable, tout comme l’appui armé à ce bain de sang. C’est pourquoi, nous appelons le Conseil de sécurité des Nations unies à imposer un embargo sur les armes au Myanmar et à garantir le respect de la Résolution 75/287 de l’Assemblée générale par les États membres.
« Et il n’y a pas de raison de ne pas nous rejoindre pour mener des actions visant à soutenir les défenseurs de la démocratie au Myanmar. Nous vous encourageons à faire un don via le fonds de grève. Les fonds sont directement versés aux travailleurs, aux syndicalistes et à leurs familles qui ont perdu leurs revenus pour avoir défendu la démocratie au Myanmar ».
- Faites un don via le fonds de grève pour soutenir les défenseurs de la démocratie.
- Faites pression sur votre gouvernement pour qu’il renforce les sanctions économiques et sur les entreprises ou les gouvernements qui font des affaires avec la junte militaire afin qu’ils rompent leurs liens.
- Faites pression auprès de votre gouvernement et de vos responsables politiques pour qu’ils reconnaissent officiellement le gouvernement d’unité nationale du Myanmar.
Chronologie de la lutte du peuple pour la démocratie au Myanmar
- 1er février: coup d’État organisé par l’armée du Myanmar. Le président Win Myint, la conseillère d’État Aung San Suu Kyi et les parlementaires élus de la Ligue nationale pour la démocratie sont assignés à résidence. L’état d’urgence est décrété et le pouvoir est transféré au commandant en chef Min Aung Hlaing.
- 2 février: grève et campagne du ruban rouge lancées par les travailleurs de la santé de 70 hôpitaux. Début du Mouvement de désobéissance civile (CDM).
- 3 février: les organisations syndicales Confederation of Trade Unions Myanmar (CTUM) et Myanmar Industry Crafts and Services (MICS) se retirent du Forum du travail tripartite national. Les manifestations, les grèves et le boycott des entreprises militaires sont organisés par le CDM au niveau national.
- 8 février: 378 députés élus annoncent la création du Comité représentant l’Assemblée de l’Union (Committee Representing Pyidaungsu Hluttaw, CRPH), leur soutien au CDM et l’exercice continu de leurs fonctions constitutionnelles.
- 9 février: la Banque mondiale et la Banque asiatique du développement suspendent les décaissements et les nouveaux contrats avec le Myanmar. Des sanctions ciblées sont imposées par les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Union européenne.
- 26 février: le représentant permanent du Myanmar auprès des Nations unies, Kyaw Moe Tun, déclare son appui au CDM lors de la session de l’Assemblée générale des Nations unies.
- 26 février: 16 organisations syndicales sont déclarées illégales; elles forment ultérieurement l’Alliance des travailleurs du Myanmar (MLA), y compris la CTUM et la MICS-TUsF.
- 16 avril: formation du gouvernement d’unité nationale (NUG), dirigé par Win Myint et Aung San Suu Kyi, détenus par les militaires. L’adoption de la Charte de la démocratie fédérale est annoncée et un Conseil consultatif d’unité nationale est mis sur pied pour coordonner les actions avec les organisations ethniques armées, les organisations de la société civile et le CDM.
- 7 juin: à l’instar de l’Assemblée mondiale de la santé, la 109e session de la Conférence internationale du travail suspend la représentation du Myanmar par le Conseil d’administration de l’État (SAC). La Conférence de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture suit son exemple. La Résolution adoptée le 19 juin lors de la 109e session de la CIT appelle au rétablissement de la démocratie et au respect des droits fondamentaux au Myanmar.
- 18 juin: l’Assemblée générale des Nations unies adopte la Résolution 75/287 condamnant la violence et demandant de mettre fin à l’état d’urgence imposé par les militaires, de respecter tous les droits humains, de libérer les dirigeants civils emprisonnés, de rétablir le mandat démocratique obtenu aux élections de novembre 2020 et d’imposer un embargo sur les armes au Myanmar.
- 27 août: l’Alliance des travailleurs du Myanmar (MLA) annonce une campagne en faveur de l’adoption de sanctions économiques globales, soutenue par la CSI et les Fédérations syndicales internationales. Le 15 octobre, 182 organisations du Myanmar s’étaient jointes à l’appel.
- 7 septembre: poursuite des assassinats violents par les militaires. Le NUG annonce une « guerre défensive » contre la junte militaire face à l’intensification de la répression et de la violence par le régime militaire du SAC.
- 7 octobre: le Parlement européen adopte une résolution sur la situation des droits humains au Myanmar, reconnaissant le NUG en tant que représentant légitime du peuple du Myanmar.
- 15 octobre: l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) exclut Min Aung Hlaing de son Sommet en octobre en réponse au rejet par le régime de la visite d’un envoyé spécial de l’ASEAN pour rencontrer Aung San Suu Kyi et les dirigeants de la NLD. Des représentants non politiques du Myanmar sont invités à sa place.
- 6 décembre: l’Assemblée générale des Nations unies ajourne la décision sur la représentation du Myanmar, permettant ainsi au représentant permanent en exercice, Kyaw Moe Tun, de conserver son siège.
- 15 décembre: La junte militaire du SAC lance des attaques contre les forces de défense du peuple et détient 20 militants politiques, conduisant à un conflit armé avec l’Armée de libération nationale karen. Les militaires ripostent par des frappes aériennes, des pillages de villages et des attaques sans distinction contre les civils, pendant tout le mois de décembre, dans 20 municipalités dans les États de Kachin et de Kayah. Des milliers de civils fuient vers les zones frontalières avec la Thaïlande.
- 21 janvier 2022: TotalEnergies et Chevron annoncent leur retrait du Myanmar en raison de la détérioration de la situation en matière de droits humains.