Message des syndicats aux IFI: Il est temps de faire marche arrière sur trois années de rigueur destructrice

Le mouvement syndical international appelle instamment le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, réunis à Washington du 11 au 13 octobre, à faire marche arrière sur les politiques d’austérité et de dérégulation néfastes qui contribuent à un nouveau déclin économique mondial et la persistance d’un chômage élevé.

La nécessité urgente d’un changement de cap a été mise en évidence par les perspectives économiques mises à jour du FMI, rendues publiques mardi, où le Fonds anticipe que le ralentissement soudain intervenu dans quelques-unes des principales économies émergentes persistera durant plusieurs années encore et astreindra l’économie mondiale à une trajectoire de croissance considérablement inférieure à celle d’avant la crise de 2008-2009. L’opinion des prévisionnistes selon laquelle l’Europe pourrait renouer avec la croissance en 2014 dès lors que la "Troïka" a assoupli ses objectifs en matière de déficit budgétaire devrait, une fois pour toute, écarter l’idée fausse selon laquelle l’austérité et les politiques de déréglementation des trois dernières années ont été bénéfiques pour la croissance.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a indiqué : « Il est grand temps que le FMI renonce à la promotion de programmes de rigueur destructifs et au démantèlement de la protection des travailleurs, qui ont constitué des éléments charnières de ses programmes de prêt et de ses conseils politiques en Europe. Nous saluons le fait que le Fonds semble enfin reconnaître le point de vue du mouvement syndical concernant l’austérité mais il conviendrait également qu’il renonce à ses stratégies visant à affaiblir les protections pour les travailleurs vulnérables et à démanteler les mécanismes de négociation collective. »

S’agissant des plans du président Jim Yong Kim en vue d’une réorganisation du Groupe de la Banque mondiale, Sharan Burrow a déclaré : « Nous nous réjouissons de l’annonce faite par la Banque mondiale concernant son intention d’accorder plus d’attention à l’impact sur l’emploi de ses politiques, de même qu’à leurs effets distributifs. Les syndicats veulent voir la Banque mondiale et le FMI inscrire, tous deux, le travail décent au cœur de leurs objectifs politiques. La Banque devrait jouer un rôle nettement plus engagé qu’elle ne l’a fait jusqu’ici pour aider les travailleuses et travailleurs à faire la transition de l’emploi informel à l’emploi formel et soutenir l’initiative du socle de protection sociale des Nations Unies. »

La secrétaire générale de la CSI a aussi encouragé la Banque mondiale à « donner suite à sa recherche prospective sur l’impact dévastateur du changement climatique et à aider à mobiliser les investissements nécessaires pour une transition juste vers un avenir bas carbone. »

Pour consulter la déclaration complète de la CSI et de ses partenaires du groupement Global Unions aux réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, prière de cliquer sur :

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