Lybie : les syndicats du monde entier appellent les multinationales à agir

la CSI et la fédération syndicale internationale représentant les travailleurs des industries pétrolière et chimique, la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et des industries diverses (ICEM), ont aujourd’hui adressé un courrier à 28 entreprises multinationales* des industries du pétrole, des infrastructures et de la chimie concernant leurs investissements en Lybie et leurs intentions futures au regard de ce pays touché par un conflit.

« Les informations accessibles au public indiquent que ces entreprises ont des relations commerciales avec la Lybie et, par conséquent, le régime de Kadhafi qui exerçait un contrôle absolu sur l’économie », a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire Générale de la CSI. « Elles devraient immédiatement suspendre tout paiement de quelque nature que ce soit aux autorités actuellement en place à Tripoli et encourager la création d’un fond placé sous l’égide des Nations Unies ou tout autre organisme jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement démocratique respectueux des droits de l’Homme. »

« Avant tout, l’ICEM est soucieuse de la sécurité des travailleurs de l’industrie du pétrole et du gaz, qu’ils soient libyens ou expatriés », a déclaré Manfred Warda, Secrétaire Général de l’ICEM. « Nous appelons les entreprises multinationales non seulement à assurer leur sécurité mais aussi à interrompre les paiements directs au régime de Kadhafi. »

La CSI et ses partenaires syndicaux internationaux étudient aussi les relations commerciales existant entre les entreprises d’autres secteurs et le régime de Kadhafi et feront pression sur les gouvernements et le secteur privé du monde entier afin qu’ils soutiennent totalement les positions des Nations Unies au regard de la Libye et ne se rendent pas complices de nouvelles violations des droits de l’Homme dans ce pays. La lettre adressée à ces 28 entreprises les exhorte aussi à se joindre aux autres entreprises qui demandent la création d’un fond où seraient versées les sommes liées aux exportations, aux redevances et aux taxes pétrolières dues à la Libye tant qu’une transition vers un gouvernement démocratique respectueux des droits de l’Homme de ses citoyens n’a pas été mise en place.

*Voici la liste des entreprises à qui la CSI et l’ICEM ont écrit sur la base des informations accessibles au public en matière de relations commerciales avec la Libye : ENI, BP, Royal Dutch Shell, Exxon Mobil, Occidental Petroleum, Gazprom, RWE, Petrobras, Statoil, Total, Chevron, Dow Chemical, Impreglio, Haliburton, Fluor, Vinci, ConocoPhilips, Marathon Oil, Amerada Hess, Wintershall onlding, OMV, Inpex, Polish Oil and Gas, Suncor, Repsol YPF, Tatneft et China National Petroleum Corporation.