Les syndicats disent Non à la violence à l’égard des femmes et aux discriminations qui la favorisent

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, la CSI et ses organisations affiliées se mobilisent à travers le monde pour dire non à ces violences et pour combattre les discriminations qui en font le lit

« Combattre la violence qui nie les droits humains fondamentaux des femmes et renvoie à des déséquilibres de genre structurels défavorables aux femmes est une priorité pour le mouvement syndical », a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire général de la CSI.

Le 2e Congrès de la CSI, en juin dernier à Vancouver, s’est engagé, à travers sa résolution sur l’égalité de genre, à promouvoir une lutte intensive contre les violences faites aux femmes, notamment en s’associant à la campagne UNIFEM - Onu Femmes sur ce thème, et en appelant ses organisations syndicales affiliés à se mobiliser aujourd’hui. En Colombie, au Honduras, en Equateur, en République Dominicaine, au Brésil, en Mauritanie, en République Démocratique du Congo, en Espagne, en Inde, au Sri Lanka, au Népal et dans bien d’autres pays encore, les syndicats organisent diverses activités.Sensibiliser au sein des organisations mais aussi auprès des autorités sont les deux axes de la mobilisation. Manifestations pour obtenir la ratification et l’application des instruments juridiques, élaboration de plans de lutte syndicale contre la violence, protection pour les femmes victimes de violence dans la sphère privée, concours, pièces de théâtre et lancement de campagnes appuyées de vidéos, affiches, tracts etc. sont au programme de ce 25 novembre.

Sur le marché du travail, le harcèlement sexuel est un fléau qui touche un très grand nombre de femmes, en particulier les jeunes récemment recrutées. Les cas de violences extrêmes touchent surtout les travailleuses de l’économie informelle qui opèrent dans une zone de non-droit, ou encore les femmes dont la situation de travail est particulièrement précaire comme par exemple les travailleuses domestiques, groupe peu considéré, largement exploité et généralement non protégé par les législations du travail.

Les travailleuses migrantes constituent un autre groupe exposé aux risques de violence surtout lorsqu’elles ne maitrisent pas la langue du pays d’accueil et ne connaissent pas ses lois et institutions.

De nombreuses femmes sont également victimes d’insultes, de menaces et autres formes de harcèlement moral sur le lieu de travail.
La CSI insiste donc sur l’importance de mettre le thème de la violence à l’agenda du dialogue social avec les employeurs. « C’est en travaillant ensemble avec le patronat que nous serons en mesure d’éradiquer la violence sur le lieu de travail » affirme Sharan Burrow.
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Enfin la situation des femmes dans les conflits armés qui déchirent le monde ne peut être passée sous silence. En octobre dernier, la CSI a activement participé à la 3e Marche mondiale des femmes (MMF) qui s’est tenue à Bukavu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), une région dramatiquement touchée par des viols collectifs en masse et autres atrocités perpétrés contre les femmes. « Le degré de violence enduré par les femmes de l’Est du Congo est d’une cruauté inimaginable, une horreur à laquelle la communauté internationale doit mettre un terme » insiste Sharan Burrow.

Lire la déclaration syndicale de la Conférence des femmes africaines sur la violence faite aux femmes dans les conflits :

Plus d’information sur la présence syndicale internationale à la 3e MMF de Bukavu (RDC)

Lire aussi l’interview de Solange Nzigire (UNTC- RD Congo) qui, sur base de sa propre expérience de victime, expose son combat en faveur des victimes de violences sexuelles

Et l’interview du Dr Mukwege de l’hôpital Panzi de Bukavu