Les mobilisations massives du 1er mai soulignent la gravité de la crise économique

Des millions de personnes aux quatre coins du monde ont pris part aux défilés et manifestations organisés à l’occasion de la journée du 1er mai. Les travailleurs ont protesté contre l’impact croissant de la crise économique mondiale sur l’emploi et les revenus. Plus d’un million de personnes ont participé aux rassemblements organisés conjointement par des organisations affiliées à la CSI et des centrales syndicales nationales non affiliées en France. Les événements organisés par les syndicats aux quatre coins du monde ont donné lieu à des mobilisations massives, avec des taux de participation records en Allemagne et en Russie.

Bruxelles, le 5 mai 2009 (CSI En Ligne) : Des millions de personnes aux quatre coins du monde ont pris part aux défilés et manifestations organisés à l’occasion de la journée du 1er mai. Les travailleurs ont protesté contre l’impact croissant de la crise économique mondiale sur l’emploi et les revenus. Plus d’un million de personnes ont participé aux rassemblements organisés conjointement par des organisations affiliées à la CSI et des centrales syndicales nationales non affiliées en France. Les événements organisés par les syndicats aux quatre coins du monde ont donné lieu à des mobilisations massives, avec des taux de participation records en Allemagne et en Russie.

En Turquie, où le gouvernement a finalement accepté de déclarer le 1er mai jour de congé national, plusieurs milliers de travailleurs ont pris part à un rassemblement à la place Taksim, à Istanbul, en dépit du refus initial du gouvernement d’autoriser ce rassemblement. Le 1er mai 1977, des dizaines de personnes rassemblées à la place Taksim avaient trouvé la mort lors d’une attaque armée menée par des tireurs non identifiés. D’autres événements importants en Turquie ont été sabordés par la violence policière.

Si l’immense majorité des défilés et autres rassemblements organisés par le mouvement syndical de par le monde se sont déroulés sans heurts, ailleurs, des brutalités policières contre des manifestants ont été dénoncées. En Iran, des syndicalistes indépendants et des militants des droits des travailleurs ont été sévèrement intimidés par les forces de l’ordre. Quelque 150 arrestations et détentions ont été rapportées suite à des attaques violentes de la police contre des personnes mobilisées dans le cadre de rassemblements du 1er mai. Plusieurs militants syndicaux indépendants demeurent en prison, dont certains purgent des peines pour leur participation aux activités du 1er mai au cours des années précédentes.

En Palestine, la fédération PGFTU affiliée à la CSI a dénoncé une incursion musclée de soldats israéliens lors d’une de ses activités du 1er mai. Suite à un discours du 1er mai prononcé par le secrétaire général de la PGFTU, Shaher Sae’d, à Bethléem, des soldats de la force israélienne de défense ont installé des barbelés pour barrer la route aux personnes participant au rassemblement et ont tiré des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène dans la foule. Les soldats ont ensuite placé des barrages sur les voies d’accès adjacentes et procédé à de nouveaux tirs au gaz lacrymogène en direction des manifestants qui tentaient de quitter les lieux. Trois syndicalistes et un journaliste auraient été appréhendés par les militaires.

« Le recours à la répression violente contre des rassemblements légitimes est absolument inadmissible et ne peut être justifié dans aucun pays », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

En Mauritanie, où l’on craignait une répression violente de la part de l’armée contre les activités du 1er mai, aucun incident majeur n’a été signalé, en dépit de la présence massive des forces de sécurité tout le long du parcours prévu du défilé syndical. Le mouvement syndical mauritanien a maintenu un front uni dans sa campagne pour la restauration de la démocratie depuis le putsch militaire d’août 2008.

« Il convient de relever la participation exceptionnellement nombreuse de travailleuses et travailleurs aux mobilisations dénonçant la situation désastreuse de l’économie mondiale et la crise croissante de l’emploi. Les gouvernements doivent comprendre qu’une réponse routinière (« business as usual ») à la crise est inacceptable et que le risque d’une révolte sociale à grande échelle est, lui, bien réel. Les syndicats à niveau mondial persévéreront dans leur demande en faveur d’un changement fondamental et continueront à se mobiliser pour traduire ce changement dans les faits », a déclaré Ryder.

Sortir le monde de la récession et construire une nouvelle économie mondiale feront partie des thèmes prioritaires à l’ordre du jour de la Journée mondiale pour le travail décent, le 7 octobre 2009, suite à l’immense succès remporté par la mobilisation mondiale organisée à la même date l’année dernière.

Photo par Claudia Vieira

La CSI représente 170 millions de travailleurs dans 312 organisations affiliées dans 157 pays et territoires. http://www.ituc-csi.org http://www.youtube.com/ITUCCSI

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