Les ministres du Travail du G20 ne peuvent décevoir les travailleurs

Le mouvement syndical international a appelé les ministres de l’Emploi et du Travail du G20 réunis à Paris les 26 et 27 septembre, à prendre les choses en main et assurer que les dirigeants du G20 concentrent leurs efforts sur la crise du marché du travail.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI a indiqué, pour sa part, que le temps presse, que la réunion des ministres des Finances du G20 à Washington a laissé tomber les travailleurs et qu’il revenait désormais aux ministres du Travail de défendre la cause des travailleurs et travailleuses.

« Le chômage s’accompagne d’une aggravation des problèmes sociaux qui entraîneront, à leur tour, des tensions et des grèves.

« En s’attaquant au chômage et en remettant les gens au travail, les politiciens sont en mesure de stimuler l’économie.

« Si la stimulation de l’économie est le problème qui préoccupe le plus les leaders du G20, la solution se trouve dans l’emploi et la protection sociale », a indiqué Sharan Burrow.

John Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC), a signalé que l’investissement ciblé dans le domaine social tel que la santé, les infrastructures et les emplois verts sera générateur d’emplois dans l’économie réelle.

« Il faudrait créer 110 millions de nouveaux emplois sur les cinq prochaines années rien que pour revenir aux niveaux d’emploi pré-crise. Nous risquons pourtant de voir disparaitre des millions d’emploi supplémentaires avec la crise actuelle si aucune mesure urgente n’est entreprise. »

« Le G20 avait promis de mettre la qualité de l’emploi au cœur de ses réponses à la crise financière, mais son retrait prématuré a mis en échec cette perspective», a déclaré John Evans.

Au milieu de la débâcle financière et de la crise de l’emploi, les droits du travail sont aussi attaqués.

« En Europe, les droits du travail sont directement attaqués dès lors que les gouvernements tentent d’éliminer les droits de négociation collective critiques pour l’augmentation des salaires, pour la génération de la demande et la relance », a déclaré Sharan Burrow.

Les ministres du Travail et de l’Emploi se réunissent pour la dernière fois avant la réunion des ministres des Finances en octobre et la réunion des chefs d’État et de gouvernement, en novembre.

La CSI, la TUAC et le groupement Global Unions appellent les ministres de l’Emploi et du Travail du G20 à :

- Mettre tout en œuvre pour que l’emploi soit une priorité des gouvernements.

- Faire pression auprès de leurs gouvernements en faveur de la mise sur pied de sources alternatives de financement en vue du financement de politiques promotrices d’emploi, y compris des mesures visant à une taxation nationale plus progressive, la lutte contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux, l’introduction d’une Taxe sur les transactions financières (TTF) et, pour la zone euro, d’ « euro-obligations » ;

- Mettre sur pied des investissements dans les infrastructures et « l’emploi vert », le développement des compétences et autres politiques actives en matière de marché du travail ;

- Lancer un « Pacte Jeunes » dans le cadre du G20 garantissant aux jeunes un emploi de qualité ou l’éducation et la formation ;

- Mettre sur pied un Groupe de travail G20 sur l’emploi et la protection sociale.

Déclaration syndicale internationale pour la réunion des Ministres du travail et de l’emploi du G20